Malzieu : « Il fallait montrer que j’étais encore là »

Julien Malzieu a attendu un an et demi pour honorer samedi sa 17e sélection sous le maillot bleu. Auteur de son 5e essai avec l’équipe de France, il savoure ce retour mais sait que le chemin est encore long.

Julien Malzieu, qu’est ce qui se passe dans votre tête au moment de marquer votre essai ?

C’est assez brouillon. Je retiens avant tout la victoire. Sur l’ensemble, il y a pas mal de bonnes choses et quelques mauvaises. On débute une nouvelle aventure avec un nouveau système de jeu. On savait au départ que ça serait un peu brouillon, mais il faut avant tout retenir la victoire. Quand on voit l’état d’esprit qui règne dans le vestiaire après la rencontre, c’est le plus important.

On vous a senti particulièrement affamé…

J’ai faim depuis mon retour de blessure avec Clermont (depuis avril 2009, Malzieu a été handicapé par une blessure à la voûte plantaire et à un ménisque, ndlr). J’avais beaucoup de choses à prouver de nouveau avec Clermont. C’est ce que j’ai fait. J’ai maintenant d’autres choses à prouver au niveau supérieur, vis-à-vis d’un staff qui me fait confiance en me sélectionnant. Il faut maintenant leur montrer sur le terrain qu’on est présent. C’est ce que j’essaye de faire. Il reste du travail, mais après un tel match, je suis plutôt satisfait.

« Les mecs sont beaucoup plus soudés et plus complices »

L’avez-vous vécu quasiment comme une nouvelle première sélection ?

Oui, c’est ça. C’est ma deuxième première fois. Après un an et demi d’absence, je reviens avec un nouveau staff en place. Il y avait moins d’émotion que lors de la première mais c’est vrai qu’il y avait un petit quelque chose. Je savais qu’il fallait montrer que j’étais encore là. J’essaye de rester sur la lancée de ce que je fais avec Clermont, de tenter des choses et de prendre du plaisir. Ça a souri ici à certains moments. Dans d’autres, moins. Si j’ai la chance de rester, je vais essayer de continuer dans ce sens-là.

Quel regard portez-vous sur cette équipe de France par rapport à celle que vous avez connue ?

Les mecs sont beaucoup plus soudés et plus complices. On sent qu’il y avait un petit quelque chose entre eux après ce qu’ils ont vécu à la Coupe du monde. Ça soude et permet de créer des liens. On a senti un truc en plus entre eux sans nous laisser à l’écart, au contraire.

Sentez-vous une grosse marge de progression ?

C’était un peu brouillon car c’était un peu compliqué de tout réciter en l’espace d’une semaine de travail. Nous avons emmagasiné pas mal de confiance avec cette victoire. On va maintenant maîtriser plus de choses et c’est de bon augure pour le match contre l’Irlande.

Recueill par Laurent Depret