Marc Lièvremont : "Le monde du rugby est devenu hyper hypocrite"

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Les choix de Novès
« J’aime bien les choix de Guy Novès, j’aime bien ce groupe. Je le trouve homogène. Il reste quelques anciens qui tiennent la barque comme Guilhem Guirado en fer de lance, leader de combat exemplaire. Et il y a les jeunes. Un jeu tourné vers l’extérieur même s’il n’a pu se concrétiser contre l’Irlande (10-9) parce que les conditions ne s’y prêtaient pas. Tout n’a pas été parfait mais il y a eu une volonté de produire. »
L’envie des Bleus
« Contre l’Italie (23-21) et l’Irlande, l’ai vu deux matchs convaincants, en tout cas sur l’état d’esprit. Evidemment, tout n’a pas été parfait. On a parlé d’acte fondateur. Ce sont les fondations, c’est le début d’une nouvelle aventure. J’étais très inquiet avant le match contre les Irlandais. Le XV du Trèfle a remporté les deux derniers Tournois, ils ont un maître en stratégie pour sélectionneur en la personne de Joe Schmidt, ils ont des mecs pénibles, une charnière expérimentée. La première mi-temps a été à sens unique. L’équipe de France était courageuse mais n’avait pas de solutions. Et son état d’esprit, le bras de fer physique, le retournement sur les fondamentaux et le travail des remplaçants ont fait la différence. La joie des joueurs, le plaisir du public, c’était frais, ça faisait plaisir à voir. »
Le choc à Cardiff
« Au Millenium un vendredi soir contre les Gallois, l’équipe de France évoluera dans un contexte particulièrement compliqué. Il y aura la pression. Les Gallois aiment prendre le jeu çà leur compte, ils matraquent. La défense ne suffira pas. Mais on a nettement progressé entre le match de l’Italie et celui de l’Irlande. S’il y a le même saut de qualité, pourquoi pas aller gagner à Cardiff ? Toutefois, ça ne sera pas simple non plus contre l’Ecosse (le 13 mars). La bande de Vern Cotter ne lâche rien et mérite d’être récompensée. »
La titularisation de Guirado avec le RCT contre Oyonnax
« Ce problème ne date pas d’aujourd’hui. Quand j’étais sélectionneur, j'ai connu la situation identique, un copié-collé quand j'étais sélectionneur, puisqu’il y avait un Toulouse-Clermont un dimanche après-midi et Galles-France le vendredi soir. Dans ce cas-là, on en veut à la terre entière, aux chaînes, à la Ligue, aux entraîneurs… On le sait, notre organisation est plus que bancale. Ce qui me gênait le plus, c'était le manque d'empathie des dirigeants, des entraîneurs. C’est un contexte gênant, c’est médiocre. Il y a pas mal d’hypocrisie. Pour avoir été des deux côtés, ça concerne tout le monde. Le monde du rugby est devenu hyper hypocrite. »