Marconnet : « Persuadé qu'il y a des tensions »

Sylvain Marconnet - -
Sylvain, comprenez-vous les multiples changements lors des trois premiers matchs de la Coupe du monde ?
C’est vrai que c’est déstabilisant en interne. Je me mets à la place de François (Trinh-Duc). Moi, je n’ai jamais été dans une position de taulier en équipe de France sous l’ère Lièvremont. Marc fait en sorte que tout le monde soit sur un pied d’égalité. Dès qu’il y a un individu qui sort du collectif, il fait en sorte de lui montrer que c’est lui le chef. Et que tout le monde est sur la même ligne.
Savez-vous quelle est l'ambiance au sein du groupe ?
Pour avoir eu les joueurs, ça se passe bien entre eux. Maintenant, il y en a certains qui ne comprennent pas l’attitude du sélectionneur. Un jour, ils jouent. Un autre jour, ils sont sortis. Ou alors que ça fait trois ans qu’ils jouent à un poste, ils sont mis sur le bas-côté. Il y a de l’incompréhension. Et ça crée des tensions. Mais des fois, un groupe nait de ces tensions.
« Marc n'a plus forcément la confiance du groupe »
Il n'y a que deux joueurs qui ont critiqué Marc Lièvremont après la défaite contre les All Blacks...
Aujourd’hui, on est professionnel, on a un devoir de réserve. Forcément, ça ne va pas « défourailler » dans la presse. Maintenant, je suis persuadé qu’il y a quelques tensions, quelques amertumes vis-à-vis du sélectionneur. Pour l’intérêt du groupe et pour le reste de la compétition, ils préfèrent mettre ça de côté. Afin que le groupe continue à vivre et aille le plus loin possible.
Le discours du sélectionneur passe-t-il encore ?
Moi, il y a des entraîneurs pour qui j’ai beaucoup de respect, avec lesquels j’avais totalement confiance. Et d’autres, un peu moins. J’ai l’impression que Marc n’a plus forcément la confiance du groupe. Il n’y a pas de fumée sans feu. Il y a un début d’incendie. Le groupe n’adhère plus forcément à son discours.
Le titre de l'encadré ici
« Injuste » pour la mère de Marc Lièvremont |||
Interrogée par RMC Sport, Irène Lièvremont, la mère du sélectionneur, souffre de la polémique qui entoure le XV de France en Nouvelle-Zélande. « Je suis sa maman, donc forcément je ne le vis pas bien, explique-t-elle. Je ne lis jamais la presse. Ça me fait trop mal et c'est trop injuste. Je vis mal tout ça et j'espère qu'il aura les épaules assez solides pour le porter. Mon fils m'appelle toujours avant ses matchs. Il sait qu'il peut compter sur l'aide et la prière de sa maman... Moi, je suis quelqu'un de pacifiste, de conciliante. Mais je suis capable de sortir un truc comme ça (en référence aux propos de Marc Lièvremont envers un journaliste samedi dernier, ndlr) quand ça dépasse les bornes. Il y a des questions qui ne sont pas, à un certain moment, les bienvenues. La presse a ce travers d'appuyer sur des choses qui font mal. S'il sort de ses gonds, c'est qu'on l’a bien titillé. »