Montpellier - Benazzi : "Je ne m’occupe pas du terrain"

ENTRETIEN RMC SPORT. Son arrivée avait été annoncée dès le 30 mars par le Montpellier Hérault Rugby. Mais sa prise de fonction comme manager sportif est officielle depuis le 1er juillet, date de reprise des entraînements au MHR. L’ancien international français (78 sélections) s’est longuement confié à RMC Sport sur sa nouvelle mission aux côtés du président Mohed Altrad et de l’entraîneur en chef Jake White, mais aussi sur ses ambitions pour le club héraultais.

Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter cette mission ? Le challenge ! Certains ont peut-être été surpris. Mais j’ai suis toujours resté au contact du rugby, même si à l’issue de ma carrière j’ai choisi de relever de nouveaux défis professionnels et voir ce que j’avais dans le ventre dans d’autres domaines. Après avoir été impliqué pendant 18 ans dans le rugby, quand j’ai arrêté, j’ai eu envie de voir autre chose. Mais la passion vous reprend, vous rencontrez des gens et cette opportunité s’est présentée. Mohed Altrad m’a proposé d’intégrer le MHR et d’accompagner Jake White et son équipe pour développer le club. J’ai accepté avec beaucoup de modestie. Mais je reviens dans le rugby avec beaucoup de confiance. Je suis apaisé car j’ai réussi ma reconversion. Après une saison difficile, mon objectif est que le MHR retrouve une certaine stabilité et que tous les membres du club retrouvent un état d’esprit irréprochable. En revanche, je ne souhaite pas renier le passé. Pendant quatre années, le MHR a montré de belles choses, a marqué l’histoire. Il y a eu aussi quelques erreurs. On s’en servira pour rebondir. Mais ça passe par du travail. C’est le mot d’ordre.

Pouvez-vous nous détailler votre rôle au sein du MHR ? A l’instant où je vous parle, je suis à deux mètres de Jake White. Je suis là pour lui permettre de mettre son immense expérience du plus haut niveau de la meilleure des façons. Je vais l’aider à se concentrer à 100% sur le plan rugbystique afin qu’il ne se disperse pas. Mais je souhaite être très clair. Jake White est le boss sur le plan sportif et stratégique. Je suis derrière lui et je vais tout mettre en place pour qu’il ne soit pas parasité. Mais je le répète, je ne m’occupe pas du terrain.

Vous ferez donc le lien entre le sportif et l’administratif ? Oui, je suis un peu le lien entre Jake et la direction afin que chacun tienne son rôle. Je suis aussi proche des joueurs pour donner un cadre. Je suis aussi là pour dicter l’état d’esprit, la rigueur fixés et les objectifs par le club. Nous serons irréprochables sur ce point. Les joueurs sont des professionnels. Et cette présaison doit nous permettre justement de fixer le cadre et de trouver une bonne cohésion pour débuter au mieux la prochaine saison. Car je ne me voile pas la face, les résultats seront primordiaux pour trouver une unité et une osmose avec la ville et le public.

Benazzi : « C’est un nouveau départ »

Après une saison ratée, peut-on dire qu’un nouveau chapitre s’écrit à Montpellier ?
Oui. C’est un nouveau départ. Le club veut grandir, mais ça prend du temps. On a mis les moyens, mais on n’oublie pas la base. La première chose que m’a dit Jake White après deux jours de reprise, c’est que les tests physiques des jeunes du centre de formation étaient assez exceptionnels. Il y a certes des joueurs d’expérience venus de l’étranger qui ont rejoint le club. Mais c’est le MHR qui prime.

Le MHR a recruté de nombreux étrangers et notamment des Sud-africains. Vous êtes la cible de nombreuses critiques à cet égard. Que pouvez-vous dire pour vous défendre ?
Oui, notre recrutement a été très médiatisé. Mais ce qu’on oublie de dire, c’est que la règle des JIFF sera respectée et que nous avons intégré 12 joueurs du centre de formation. Mais Jake voulait des moyens, des joueurs qu’il connait pour mener à bien son projet. Nous sommes tous derrière lui. On va le protéger. Si on gagne, les gens comprendront notre démarche. Il y a des exemples identiques dans d’autres clubs que je ne citerai pas. Jake avait des demandes, on y a répondu et on espère qu’il aura autant de succès que lors de ses précédentes expériences.

Benazzi : « Retrouver le haut de tableau »

On a comme l’impression que le MHR est très ambitieux et qu’un titre est attendu…
Le premier objectif est de retrouver une stabilité et de la cohésion. On reste modeste, la concurrence est rude. Ensuite, on veut retrouver le haut de tableau et retrouver la Coupe d’Europe. On ne va pas griller les étapes. C’est une saison charnière, très importante pour nous pour avoir de bonnes fondations.

Le Stade Français a été champion sans disputer la Champions Cup. Est-ce un avantage qui pourrait profiter au MHR cette saison ?
Le championnat est très ouvert. Il n’y a plus que trois ou quatre équipes susceptible de remporter le Top 14. Une surprise n’est pas à exclure. Le Stade Français est un très bon exemple. Montpellier veut faire partie de ces clubs ambitieux, mais on ne va pas griller les étapes. Comment sentez-vous le groupe en ce début de préparation (Montpellier a retrouvé le chemin de l’entraînement mercredi 1er juillet) ? Je sens déjà de l’excitation du côté des joueurs et un staff très soudé. Mais aujourd’hui, on va surtout mettre l’accent sur le travail.

Maxime RAULIN