Palisson sort de l'ombre

Louis Picamoles et Alexis Palisson - -
D’abord le souvenir. Douloureux et encore vif. « Ça a été long et difficile pendant les premières semaines. J’étais un peu en marge du groupe, à rester à l’hôtel. J’ai eu des moments de doute, mais j’ai travaillé pour revenir le plus vite possible. » Puis la peur, palpable, tenace et réelle de ne pas prendre part, tout court, à l’aventure néo-zélandaise. « J’avais toujours la crainte de retourner à la maison. » Sauf que cette crainte, Alexis Palisson la verra balayée, comme le reste de ses interrogations d’ailleurs, sitôt l’annonce du quinze contre les Tonga ce mardi matin, par Marc Lièvremont. La délivrance. « Je suis très heureux de pouvoir commencer ce week-end. Il me tardait de voir la composition de l’équipe pour savoir si j’allais avoir un peu de temps de jeu, car ça a été long. »
Et car Alexis Palisson a vraiment eu le sentiment, pendant un bon moment, que ce Mondial néo-zélandais écrirait ses chapitres français sans lui. Lui, qui a toujours joui d’une confiance indéfectible de la part du sélectionneur. Lui, qui a été, de l’avis de tous et notamment des observateurs, LE grand gagnant des deux matches de préparation contre l’Irlande. Avec une part prépondérante dans le succès à Bordeaux, puisque c’est qu’il a offert l’essai à Vincent Clerc. Lui, qui avait tous les voyants au vert avant de blesser au psoas. « Ça fait trois semaines que je suis là, ça n’a pas été facile tous les jours », se remémore Palisson. Trois semaines à soulever de la fonte en salle de musculation, seul, alors que les autres s’ébrouaient dehors. « J’ai eu des douleurs jusqu’à la semaine dernière, mais là je suis à 100% », continue l’intéressé. Et donc apte à prendre part activement à l’entraînement collectif vendredi dernier puis à celui du capitaine à l’Eden Park avant, lundi, une séance de basket pleine de bonne humeur.
Un couple avec Estebanez
« Il avait fait des bons matchs de préparation et il n’a pas eu de chance en arrivant, regrette Fabrice Estebanez, très heureux de voir Alexis Palisson de nouveau sur pied. Je suis très content pour lui. Il a à cœur de jouer parce que depuis qu’il est là, il ne fait que du physique. » Les deux anciens compères brivistes seront de la partie, samedi (7, heure française), contre les Tonga. Et Estebanez, remplaçant, compte bien mettre son acolyte, parti répondre cette saison aux sirènes toulonnaises, dans les meilleures dispositions. « Un ami de Brive nous a proposé de nous pacser. On va y réfléchir, lâche, hilare le nouveau trois-quarts centre du Racing-Métro 92. On se promène, on regarde des téléfilms, on boit le thé… comme un couple. Nous avons du mal à nous séparer après l’aventure briviste. On a la chance de pouvoir continuer avec les Bleus. On espère que notre séparation sera le plus tard possible. » Cela tombe bien, Palisson également. Ainsi, que le reste du groupe France.