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Papé : « Pas certain qu’on laisse les Italiens nous agresser »

Pascal Papé

Pascal Papé - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Une revanche potentielle ? Pascal Papé ne veut pas entendre parler. Mais le capitaine du XV de France ne le cache pas : à quelques heures de retrouver l’Italie (dimanche, 16h), la défaite de l’année dernière est dans toutes les têtes tricolores.

Pascal Papé, peut-on parler de revanche à quelques heures du match dimanche (16h) entre le XV de France et l'Italie, qui avait gagné l'année dernière (23-18) ?

Non. On démarre une nouvelle aventure. Il ne faut pas oublier ce qui nous est arrivé l’année dernière, ce qui a peut-être conditionné notre mauvais tournoi. On l’a bien en tête et c’est une source de motivation. Comme l’a dit Yannick (Bru, l’entraîneur des avants), l’Italie, c’est aussi costaud que le reste. Il ne faudra pas lâcher l’investissement qu’on a pu avoir contre l’Angleterre. Il faudra peut-être même en faire plus pour les avants. Mais parler de revanche, je n’en suis pas sûr. On a vraiment envie de confirmer notre résultat positif contre l’Angleterre. On a envie de faire un grand match.

Le groupe est composé de nombreux jeunes. Comment vous, les anciens, vous comportez-vous avec eux ?

J’ai l’impression qu’on me pose cette question toutes les cinq minutes. C’est vrai qu’il y a pas mal de jeunes joueurs, notamment du Stade Français. Mais ils ont été formatés pour le haut niveau. Il n’y a pas grand-chose à leur dire, si ce n’est de temps en temps les aiguiller ou les rassurer. Les plus anciens ont une confiance énorme en ces jeunes. Ce sont peut-être eux aussi qui nous tirent vers le haut maintenant. A eux de se tailler leur costume international. On les laisse vivre leur expérience intensément. Pouvoir jouer avec l’équipe de France, c’est quelque chose d’extraordinaire dans une carrière.

Vous évoquiez les jeunes du Stade Français. Mais vous allez retrouver dimanche un autre de vos coéquipiers en club et dans le camp dd'en face : Sergio Parisse.

Sergio, c’est le meneur d’hommes de l’équipe d’Italie. Peut-être le meneur de jeu aussi de l’équipe d’Italie. Il faudra lui mettre la pression, mais sur les quatorze autres aussi. Il y a Sergio, mais il y a aussi les autres qui sont des joueurs de qualité. A nous de leur mettre une grosse pression, une pression défensive, une pression sur les phases statiques. Evidemment que Sergio est un joueur de classe mondiale. C’est peut-être avec Read (le Néo-Zélandais Kieran Read, ndlr) le meilleur 8 du monde. On le sait, on a travaillé pour le contrer… Mais encore une fois, lui comme les autres, parce que ce sont des joueurs de qualité.

Vous craignez les Italiens ?

C’est une équipe qui a beaucoup d’expérience, très costaude. Comme dans tout match de rugby, si devant on n’est pas présent, ça va être compliqué. Par contre, si on arrive à imposer notre jeu, ce sera peut-être plus facile pour nos trois-quarts. En tout cas, l’Italie, c’est du lourd et on s’est préparé en conséquence.

Sergio Parisse connait bien Jules Plisson et Hugo Bonneval. Est-ce que les Italiens vont essayer de cibler ces deux jeunes joueurs ?

Je n’en sais rien. Ce qui est sûr, c’est que Jules et Hugo vont être entourés de mecs et on ne les lâchera pas. On joue à 23 et je ne suis pas certain qu’on les laisse agresser nos joueurs comme ça.

Vous sembliez tous très mobilisés contre l'Angleterre. Est-ce que vous ne craignez pas une forme de décompression face aux Italiens ?

Franchement, non. On a gagné, mais après il y a eu plein de choses à revoir en termes de contenu. On sait, nous les avants, qu’on peut faire beaucoup mieux et qu’on devra le faire contre l’Italie. Je n’ai pas senti de décompression. Au contraire. On a encore dans les têtes la déconvenue de la saison passée.

Il n'y a pas de modification importante dans l'équipe : la troisième ligne, la charnière et l'arrière n'ont pas été changés. Est-ce qu'une assise a été trouvée ?

En tout cas, c’est surtout une forme de confiance par rapport à l’équipe qui a gagné contre l’Angleterre (26-24). On a travaillé dans la continuité de ce premier match. Mais ça ne veut pas dire que ceux qui sont sur le banc ne peuvent rien amener. Au contraire. Ce ne sont pas les quinze qui vont attaquer le match qui vont le faire gagner.

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Propos recueillis par Laurent Depret