Parenthèse transfert dans le XV de France

Mercredi, Damien Traille a quitté l’équipe de France pour visiter les installations du Racing-Métro en vue d’un éventuel transfert. Il y a cinq ans, cette pratique existait déjà mais personne n’en parlait. La médiatisation du rugby est passée par là…

Marcoussis, un mercredi sans entraînement, le calme. Pas de mêlée qui se cogne à un joug ou de système gueulé par un demi de mêlée. A trois jours du choc face à l’Australie au Stade de France (samedi 20h45), les joueurs du XV de France ont eu droit à une journée « off ». Ainsi, Julien Pierre a choisi d’aller à l’expo Jean-Michel Basquiat. Damien Traille, lui, s’est occupé de son avenir. L’ouvreur du XV de France et du Biarritz Olympique a visité les installations du Racing-Métro à Antony, dans les Hauts-de-Seine. Et s’est entretenu avec Pierre Berbizier, l’entraîneur francilien. Une parenthèse « mercato » dans une période dédiée à l’équipe de France ? « Ici, je suis dans une bulle, avoue Fabrice Estebanez. On ne sort pas de la bulle France. Les choses viendront en temps et en heure. » Traille a quitté cette bulle, ce sanctuaire de Marcoussis, mais il n’a pas le même pedigree qu’Estebanez en bleu. C’est un ancien du haut de ses 75 sélections.

Comment ses coéquipiers sous le maillot français et à Biarritz, Imanol Harinordoquy, Jérôme Thion, Dimitri Yachvili, prennent-ils cette nouvelle ? Comme une trahison ? Comme un choix personnel contraint par un contrat qui arrive à son terme ? Cette pratique n’est pas nouvelle dans le monde du rugby mais la médiatisation, la montée en puissance des agents et le rôle des journalistes peut expliquer la mise au jour de ces dossiers.

Palisson ne nie pas les contacts

Alexis Palisson, l’arrière de Brive, ne se réfugie pas derrière la langue de bois. Oui, il a des contacts : « Je regarde un peu ce qui se fait ailleurs et c’est normal. Pour l’instant, le plus important pour moi c’est Brive. Ce n’est pas le moment d’en parler car mes pensées vont à mon club. » Un cadrage débordement de Traille qui ressemble à ce que l‘on voit en football. Lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2008, Mohamed Sissoko avait quitté son équipe du Mali en pleine compétition pour signer à la hâte avec la Juventus avant la fin du mercato. On n’en est pas encore là en rugby. Ce jeudi, après une visite dont rien n’a filtré, retour dans la bulle et au boulot. « Avec Damien, on a bossé nos annonces pour essayer de gommer nos erreurs », décrit Morgan Parra. Parenthèse refermée. Au fait, Traille est également en contact avec Clermont…

M.M. avec Laurent Depret