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Parra : "La randonnée de 3 heures après l’Iseran, c’était le pire"

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Demi de mêlée du XV de France, Morgan Parra dresse un premier bilan du stage de Tignes, largement consacré à la préparation physique. Trois semaines dont les Bleus conserveront des souvenirs forts.

Morgan, Tignes c’est le paradis mais vous y vivez l’enfer…
Il y a le beau temps, les montagnes... Le reste, c'est plus compliqué. On travaille beaucoup pour pouvoir être prêt physiquement pour cette Coupe du monde. Pour l'instant, c'est tout pour le physique avec un peu de rugby.

Quel est le but de cette préparation physique de trois semaines en altitude ?
Le but est de se faire un « gros moteur » pour pouvoir encaisser les grosses séquences de jeu. On veut pouvoir tenir longtemps sur le terrain sans s'épuiser trop rapidement et aussi être prêts pour les contacts lors des matchs, car le niveau international est de plus en plus dur à ce niveau. D'où l'importance du travail physique. Ensuite, le rugby entre en compte. On ne travaille pas encore au complet mais on insiste énormément sur la technique individuelle pour être aussi « propre » que possible.

Lors des deux jours du stage commando de cohésion, qu’avez-vous préféré ?
La via Ferrata ! Monter les parois verticales, dans le vide et tous se surpasser, ça a été mon activité numéro 1. En deux, j'ai aimé le glacier, 3700 mètres avec les chaussures avec les pointes. On a eu un paysage monstrueux en plus avec le beau temps, un souvenir magnifique. Après, je dirais les activités comme le tir à l'arc, le run and bike et le radeau à construire pour une course à la pagaie sur le lac. Le pire, c'était la randonnée, marcher trois heures sur une ligne de crête les uns derrière les autres après l'ascension en VTT de l'Iseran... C'était ça le plus dur d'autant que les trente dernières minutes on a subi un orage de montagne, on a pris la grêle...

Des garçons vous ont-ils surpris ?
Un gars comme Rabah Slimani. Il avait effectué son stage avec le Stade Français ici même la saison passée. Il était sorti à la moitié du parcours. Là, avec nous, il l'a fini, il a réussi à se surpasser, comme d'autres qui ont fini la voie et sur lesquels je n'aurais pas mis une pièce.

"Pas l’impression d’avoir changé physiquement"

Le stage touche à sa fin, pourtant on vous sent tous extrêmement encore concentrés…
Oui car il nous reste quelques demi-journées de physique et de rugby à haute intensité. Il va falloir conclure du mieux possible, pour ensuite souffler quatre jours avant de reprendre. Il sera important de se dire qu'on a fait un gros travail pendant trois semaines jusqu'au bout.

Vous rendez-vous compte que votre corps a changé avec tout ce travail ?
Est-ce le fait de se voir les uns les autres tous les jours ? Non, on n'a pas l'impression d'avoir changé physiquement. Mais peut être qu'en rentrant chez nous, notre entourage nous fera la remarque. C'est important de changer physiquement et d'être aussi mieux sur le souffle. Quand on considère le contenu des trois semaines, s'il n'y avait pas de changement, ce serait embêtant !

Vous donnez rendez-vous aux supporters pour les deux derniers matchs de préparation, pas forcément sur le premier en Angleterre. Pourquoi ?
Le premier match va être compliqué car physiquement nous sortirons tout juste de gros blocs de travail. Il faudra essayer de nous retrouver, de renouer avec le contact. Ensuite il restera les deux matchs de préparation en France. On a eu trois années compliquées où on n'a pas pu régaler notre public. Il faudra réussir deux gros matchs en France pour avoir le public derrière nous qui va ensuite nous supporter durant la Coupe du monde.

Propos recueillis par L.D