RMC Sport

Parra, le nouveau boss ?

Morgan Parra

Morgan Parra - -

Aligné à la mêlée pour affronter dimanche le Canada (10h30, heure française), Morgan Parra profite du turn-over instauré par Marc Lièvremont. Le Clermontois voudra prouver qu'il peut s'installer à ce poste, d'autant que la prestation japonaise de Dimitri Yachvili n'a pas convaincu le staff des Bleus.

Il ne lui a fallu qu’une vingtaine de minutes pour se (re)mettre dans le bain. Entré à l’ouverture et à la place du malheureux David Skrela à la 62e minute de la rencontre contre le Japon, Morgan Parra a prouvé qu’il était prêt. Qu’on pouvait lui faire confiance. Alors quand l’entraîneur de l’équipe de France dévoile la liste des 22 joueurs appelés à affronter le Canada dimanche, c’est logiquement que le nom du Clermontois sort pour occuper le poste de numéro 9. Et forcément, le match à distance qu’il dispute avec Dimitri Yachvili revient au centre de l’attention. « Je vous vois venir avec la question de place de numéro 1, plaisantait même l’intéressé mercredi. Si quelqu’un peut gagner sa place, c’est collectivement. » Pas de polémique.

Parfois offensif dans ses propos, Parra semble s’être remis dans le rang. Comme si l’ancien Berjallien avait saisi qu’il ne gagnerait sa place qu’à force de travail et non pas dans les journaux. La maladresse du Tournoi, pendant lequel il regrettait que le staff ne fixe pas une charnière type, semble derrière lui. Même s’il n’a pas rangé ses ambitions au placard. « On n’a pas peur de le dire, on veut tous la place de numéro 1, glisse-t-il. On veut tous jouer et montrer ce qu’on sait faire. » Et après la performance en demi-teinte de la charnière lors de la victoire contre le Japon (47-21), on imagine qu’il a une sérieuse carte à jouer.

Lièvremont : « Il est bien dans sa tronche »

D’autant que dans l’esprit de Marc Lièvremont, et en attendant l’arrivée de Jean-Marc Doussain, il apparaît comme l’alternative la plus crédible pour suppléer François Trinh-Duc à l’ouverture en cas de pépin du Montpelliérain. « On a vu que Morgan avait assuré l’intérim avec conviction. Il est bien dans sa tronche et se sent prêt à assumer ce rôle », expliquait le technicien. Lui préfère le poste de 9. Mais pas question de lâcher un mot plus haut que l’autre si le staff le positionne en 10. D’ailleurs, il s’y prépare lors des entraînements avec François Trinh-Duc. « Ça ne me dérange pas de dépanner. J’ai répété trois ou quatre lancements histoire d’avoir les combinaisons et d’être bien dans mes baskets. Mais je ne prends pas la tête. »

Mâchoire serrée devant la presse la semaine dernière, il se montrait bien plus détendu et enclin à la plaisanterie cette semaine. Il y a six jours, il avait d’ailleurs indiqué qu’il n’avait jamais lu nulle part que le 9 qui débuterait la Coupe du monde serait celui qui la termine. En 2007, Pierre Mignoni avait perdu sa place après la défaite inaugurale contre l’Argentine (12-17) au profit de Jean-Baptiste Elissalde, qui avait ensuite joué tous les matchs à enjeu, et notamment le quart de finale contre les All-Blacks. En fin observateur, Morgan Parra avait certainement l’information en tête au moment de se lancer dans la Coupe du monde. Il aura une rencontre contre le Canada pour prouver qu’on peut lui donner les clés du camion pour la suite de la compétition.