Parra : « Si on doit gagner 3-0, ça nous va... »

Morgan Parra - -
Morgan, êtes-vous soulagé de ne plus porter de minerve ?
Ça va mieux. J’ai eu un peur lors des deux premiers jours où je n’arrivais pas à retrouver de la mobilité. J’ai travaillé avec les kinés et les osthéos. J’ai toujours une petite douleur mais pas d’appréhension. Personne ne peut jouer à 80%. On sait que même à 100% contre ce genre d’équipe, c’est difficile. On va essayer de réaliser le plus gros match de notre vie ce week-end.
Sentez-vous monter la pression ?
On la sent monter petit à petit. On sait que ça va être difficile. On s’attend à vivre quelque chose d’énorme en tant que sportif et de très dur sur le terrain. Ils auront le public derrière eux, on jouera dans un climat hostile. On est capable de le faire. Il va falloir s’envoyer comme des « gagas » !
Les critiques ne cessent de s'abattre sur l'équipe de France. Est-ce un environnement qui vous convient mieux ?
On en a l’habitude. Depuis quelques mois, on est confronté à des critiques et à un climat très difficile. Le seul moyen est de se resserrer entre nous, de communiquer, d’échanger. L’essentiel, c’est que ça se passe bien dans ce groupe. On a l’habitude des critiques françaises qui estiment qu’on ne mérite pas d’y être. Si on était tombé sur une équipe très forte, on serait sorti depuis longtemps. On pensait avoir un peu de soutien après l’Angleterre mais après le match contre le pays de Galles, tout le monde s’est encore abattu sur nous.
« On apprend à détester les Blacks »
Les All Blacks sont-ils meilleurs que vous ?
Sur le long terme, ils sont meilleurs. Sur un match, on peut les battre. Quand on est gamin, on rêve d’être un joueur All Black. On fait le haka. Je rêvais de cette équipe. Mais quand on est en équipe de France et qu’on a eu la chance de jouer contre eux à plusieurs reprises, on apprend à les détester, à détester son haka et ce maillot noir. C’est très dur de jouer cette équipe. On a beaucoup de respect envers elle.
Malgré tout, les Français vous suivent et espèrent une victoire finale. Sentez-vous une responsabilité supplémentaire ?
C’est une responsabilité. On n’a peut-être pas été exemplaires comme les Blacks depuis le début de la Coupe du monde, mais on a essayé de faire avec nos qualités et avec notre cœur. Même si on n’a pas joué les meilleurs matches, on a essayé de montrer les valeurs du rugby français pour être en finale. Il nous reste une marche à franchir. Peu importe comment. Si on doit gagner 3-0 pour être champion du monde, ça nous va.
Avez-vous le sentiment que les Blacks vous prennent de haut ?
Pour eux, c’est une honte qu’on soit en finale. Ils auraient aimé jouer face à une équipe qui méritait beaucoup plus que nous comme le pays de Galles ou l’Australie. Mais s’ils ont joué la finale une semaine avant, ça nous va très bien.