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Pourquoi les meilleurs Argentins risquent de déserter la France

L'équipe d'Argentine va affronter les Bleus samedi au Stade de France

L'équipe d'Argentine va affronter les Bleus samedi au Stade de France - AFP

Devenue une nation majeure du rugby mondial, l’Argentine aura sa franchise de Super Rugby à partir de 2016. Le Top 14 pourrait donc de moins en moins attirer les joueurs argentins, qui auront l’opportunité de défier plus régulièrement les Australiens, Néo-Zélandais et Sud-Africains.

« Vamos Kings ». Les Argentins pourraient très vite apprendre ce refrain et le chanter à Buenos Aires, Johannesburg, Melbourne, Christchurch et même Tokyo. Car à partir de 2016, et peut-être sous cette appellation royale, le pays aura sa franchise dans le Super Rugby, le championnat de l’hémisphère sud qui regroupe les meilleures équipes d’Afrique du Sud, d’Australie et de Nouvelle-Zélande, et qui accueillera également un représentant du Japon.

Après l’intégration au Rugby Championship (Four Nations) en 2012, c’est un nouveau pas important pour l’Argentine vers le plus haut niveau mondial. Les meilleurs Pumas, contre les meilleurs All Blacks ou Springboks. Comment ne pas imaginer que la création de cette franchise va encore renforcer l’attrait du Sud pour les internationaux argentins ? Le Top 14, déjà échaudé par la mise à disposition des Pumas pour davantage de rencontres internationales, risque donc de devenir une destination moins intéressante pour les Argentins.

« Il y a une révolution rugbystique en Argentine, explique Juan Martin Hernandez, qui affrontera les Bleus samedi au Stade de France (21h) et rejoindra Toulon en janvier. Et c’est très bien, je pense. Avant, on jouait en Europe, dans les très bonnes équipes françaises notamment, pour avoir plus de possibilités de jouer pour l’équipe d’Argentine. Maintenant, peut-être que ça commence à être l’inverse. »

L’Argentine pourra « conserver les pépites nationales »

« Il y aura forcément un avant et un après avec la création de cette franchise, estime Miguel Fernandez, directeur associé d’Essentially Group France, le n°1 mondial de l’intermédiation de joueurs de rugby. Mon sentiment, c’est que la Fédération argentine, en créant cette franchise, entre aussi dans le jeu de la mondialisation du rugby, avec ses moyens, évidemment. Et avec sa première envie et son premier objectif, qui est de conserver les pépites nationales. »

« Je ne sais pas pour Juan Imhoff (Racing) ou les mecs de son âge (26), mais les plus jeunes, c’est peut-être mieux qu’ils restent en Argentine pour jouer dans cette franchise » reconnaît ainsi Juan Martin Hernandez. Le successeur d’« El Mago » (le magicien) viendra-t-il exercer ses talents à Paris, à 20 ans ? Ou poursuivra-t-il sa progression au pays, entouré par les siens, et face aux meilleurs joueurs du monde ? La voie royale, sans doute… 

La compo de l’Argentine face aux Bleus

Tuculet - Imhoff, Bosch, Hernandez, Montero - (o) Sanchez, (m) Cubelli - Desio, Senatore, Isa - Lavanini, Petti - Tetaz Chaparro, Creevy, Ayerza.

Remplaçants : Cortese, Noguera Paz, Herrera, Ponce, Lezana, Landajo, Gonzalez Iglesias, Amorosino