Poux, le sursitaire

Jean-Baptiste Poux - -
Il ne fait pas de bruit et n’a pas vraiment l’habitude d’être sous le feu des projecteurs. « Je suis plutôt réservé et ça me va très bien. Les médias, ça peut être sympathique mais des fois, c’est emmerdant… », ose-t-il, sourire en coin. Jean-Baptiste Poux est pourtant au cœur de l’actualité depuis quelques semaines. La course contre-la-montre engagée par Thomas Domingo et les incertitudes planant sur l’état de forme de William Servat et Fabien Barcella le placent en ballotage à quatre jours de l’annonce du groupe des 30 joueurs qui participeront à la Coupe du monde. Dimanche matin à 10 heures, le sélectionneur devrait, en effet, évincer deux piliers de son groupe.
Alors que trois talonneurs devraient rejoindre la Nouvelle-Zélande (Servat, Szarzewski, Guirado), le choix se fera entre Thomas Domingo (dont la gravité de la blessure n’incite pas vraiment à l’optimisme), Fabien Barcella et Jean-Baptiste Poux. « Je crois que les sélectionneurs vont garder les six piliers et faire « péter » un ailier, rigole-t-il. On verra bien ce week-end mais ceux qui ne partiront pas seront déçus. ». Auteur d’une très bonne entrée face à l’Irlande à la semaine dernière, le Toulousain abat sa dernière carte ce samedi à Dublin où il débutera en première ligne. « Il ne faut pas se poser 36 000 questions et être un peu philosophe, déclare-t-il. Je suis dans une situation où je ne suis pas sûr de participer à la Coupe du monde. Alors, il faut donner le maximum parce que ce ne sont pas nous qui faisons les choix, c’est le staff. C’est leur problème. »
« Dimanche, on sera libérés »
Longtemps tabou, le sujet revient inévitablement sur le tapis. « Je n’ai pas trop envie de parler de ce sujet qui est plutôt sensible et douloureux », a encore esquivé Marc Lièvremont, mardi. « On a vécu pas mal de temps ensemble. Ça a créé des liens, concède-t-il. Mais on a l’habitude de ces choix en club pour des gros matches où il y a une certaine concurrence. Ça fait partie du sport de haut niveau. » Le Toulousain, non retenu pour le dernier Tournoi des VI Nations, fait figure de joker de luxe.
Depuis ses débuts en sélection en 2001, le double champion de France et triple champion d’Europe n’a cumulé « que » 30 sélections. En étant toujours présent dans les grands évènements, comme en témoignent ses deux participations aux Grands Chelems 2002 et 2010. Sans faire de bruit, il pourrait aussi disputer son troisième Mondial après ceux de 2003 et 2007. « Dimanche, on sera libérés parce qu’on saura si on la fait ou pas. Après on pourra se projeter sur autre chose. »