Procès pour viol des ex-joueurs de Grenoble: l'avocate d'un des condamnés dénonce "une inhumanité et une disproportion choquantes"

Un verdict qui ne passe pas. Ce vendredi, trois ex-rugbymen de Grenoble ont été condamnés vendredi à des peines de 12 à 14 ans de réclusion criminelle pour avoir violé une jeune femme, en 2017 à Bordeaux, après une soirée très alcoolisée qui avait suivi un match de Top 14. Avocate de Denis Coulson, Me Corinne Dreyfus-Schmidt a confirmé que son client allait faire appel dès samedi matin pour contrer une décision jugée "inadmissible".
"Nous déposerons des demandes de remise en liberté. On a franchi un degré d'inhumanité. Douze ans de réclusion criminelle pour quelque chose qui s'est passé il y a huit ans avec des jeunes gens de 21 ans, c'est inadmissible. Mon client est très malade. Il devait se faire opérer de la jambe parce qu'il a eu un accident de la circulation très grave. On a atteint une inhumanité et une disproportion choquantes", a-t-elle confié.
"C'est un scandale"
Alors que "tout le monde est sonné", la magistrate ne comprend pas comment les réclusions ont-elles pu être suivies dans leur intégralité. "Elles peuvent avoir une vertu pédagogique, leur faire peur ou leur faire comprendre des choses. Mais que les réquisitions en intégralité soient prononcées, c'est stupéfiant. Vous entendez le bébé qui pleure? C'est l'enfant d'un des accusés qui a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle pour être passé dans une chambre avec une jeune fille qui, apparemment, avait tous les aspects de quelqu'un de consentant. C'est un scandale. Il n'y a que dans notre pays qu'on voit des choses comme ça. C'est insupportable. Est-ce qu'on a voulu faire un exemple? Ce n'est pas une façon de rendre la justice. Ça ne rend service à personne."
L'Irlandais Denis Coulson (30 ans) et le Français Loïck Jammes (30 ans) ont été condamnés à 14 ans de prison, et le Néo-Zélandais Rory Grice (34 ans) à 12 ans. La cour d'assises de Gironde a également condamné l'Irlandais Chris Farrell à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, et le Néo-Zélandais Dylan Hayes à deux ans avec sursis, pour avoir assisté à tout ou partie des faits sans intervenir.