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Questions pour des (vice-) champions

Imanol Harinordoquy

Imanol Harinordoquy - -

Si la déception sera difficile à évacuer, les Bleus pourront garder comme souvenir de la finale de la Coupe du monde leur magnifique performance face aux Blacks (7-8) et leur audacieuse réponse au haka néo-zélandais.

Les Bleus ont-ils réagi au haka ?
OUI. Le secret avait été bien gardé. Les Bleus, qui avaient annoncé dans la semaine qu’ils réfléchissaient à la meilleure manière de répondre au haka, ont étonné tous les spectateurs et téléspectateurs. Ils ont formé un V et ont avancé vers les All Blacks. « L’idée nous est venue ce matin lors de la balade, a expliqué Fabien Barcella. On était tous prêts à venir à 50cm d’eux. C’était un moment assez incroyable. » Inoubliable, pour le capitaine. « Je les sentais proches de moi, a confirmé Thierry Dusautoir. Un peu trop même, à un moment. Ils voulaient carrément traverser et aller embrasser (sic) les Néo-Zélandais. Si ça avait pu être ponctué par la victoire ça aurait été fantastique. Ça reste quand même une belle histoire. »

La défense a-t-elle tenu le choc ?
OUI. Le 24 septembre (17-37), les plaquages ratés et les placements incohérents avaient été payés au prix fort. Cette fois, le XV de France a été très dur dans les premiers impacts et a calmé les ardeurs des All Blacks en conservant le ballon jusqu’au quart d’heure de jeu. Une tactique déjà utilisée un mois plus tôt mais là, les joueurs de Marc Lièvremont n’ont craqué que sur une combinaison touche et un essai de Tony Woodcock (14e). Les Néo-Zélandais étaient alors obligés d’occuper au pied. Le mur blanc a fait son effet. « On était dans le match, en place, a apprécié Marc Lièvremont. Plus le match allait avancer, plus les Blacks allaient douter. Ça a été le cas. A mon sens, la deuxième mi-temps a été à sens unique. Il s’en est fallu de très, très peu. »

Les leaders ont-ils été à la hauteur ?
OUI. C’était le sommet de leur carrière et pour les plus expérimentés, peut-être le crépuscule de leur aventure internationale. Les grognards du XV de France peuvent être fiers de leur prestation. « On s’était dit qu’il fallait tout donner, ne pas avoir de regrets, a expliqué Julien Bonnaire. On peut sortir la tête haute. On n’a pas à rougir. On a fait un gros match. » Le troisième-ligne de Clermont, homme du match contre l’Angleterre et le pays de Galles, a laissé la distinction à Thierry Dusautoir. Imanol Harinordoquy et Aurélien Rougerie l’auraient également méritée. « Ça a été une drôle de compétition, a reconnu le centre tricolore. Mais une aventure humaine superbe. C’est dommage que ça ne finisse pas en apothéose. »

Les Bleus en veulent-ils à l’arbitre ?
NON. D’un point de vue purement français, les coups de sifflets du Sud-Africain Craig Joubert à l’encontre des All Blacks ont été trop peu nombreux. Et il n’a pas vu le (très) mauvais geste de Richie McCaw sur Morgan Parra. Hormis Maxime Mermoz, ironique (voir par ailleurs), les Bleus sont restés sur leur réserve. « Moi non plus, je n’ai pas envie de critiquer l’arbitre, parce que je pense que c’est l’un des meilleurs du monde, a confié Thierry Dusautoir. On n’a peut-être pas fait assez pour avoir cette fameuse pénalité à la fin. Mais on ne pouvait pas faire plus. On était au maximum. En tout cas, je suis très fier des gars. » D’Auckland, la plupart des Bleus ont voulu calmer la polémique née en France. La Coupe du monde est finie. La page doit être tournée, même si McCaw pourrait être suspendu pour son geste.