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Revol sans surprise

Le patron du Castres Olympique succède à Serge Blanco à la tête de la LNR.

Le patron du Castres Olympique succède à Serge Blanco à la tête de la LNR. - -

Le président du Castres Olympique a pris jeudi la succession de Serge Blanco à la tête de la LNR.

Sans surprise, avec 66 voix sur 68, Pierre-Yves Revol, 51 ans dont vingt passés à la tête du Castres Olympique, a été couronné jeudi par l'assemblée générale de la Ligue nationale de rugby (LNR). Le préféré de l’Union des clubs professionnels de rugby, candidat « par hasard » selon ses termes, n’aura pas laissé l’once d’un espoir à son challenger Jean-Pierre Lux, poulain du président sortant Serge Blanco.Malgré cet élogieux constat, quatre ans ne seront pas de trop pour permettre au plus ancien président en exercice d’un club de Top 14 de sortir de l’ombre du roi Blanco. D’autant plus que l’homme, bien qu’originaire de Bourgoin-Jallieu, n’est pas directement issu de la famille rugby : « Je suis très honoré. Je succède à un monstre du rugby, sur le terrain comme en dehors, en tant que dirigeant. Il a une légitimité sportive très supérieure à la mienne et durant dix ans a donné beaucoup de son temps et de sa vie pour le rugby professionnel français. J’ai une personnalité différente donc mon approche le sera. Mais au fond, les dossiers et les enjeux restent les mêmes. »

Cette carence n’a pas empêché l’expérimenté Pierre-Yves Revol d’incarner le président du rassemblement. Serge Blanco lui-même, pourtant partisan de Lux, le reconnaît : « Toutes les petites rivalités qui ont pu survenir lors de ces deux derniers mois ont été complètement oubliées avec un consensus où tout le monde a voulu œuvrer pour que le rugby professionnel continue son avancée. Aujourd'hui, c'est un front uni derrière un seul homme et cela me satisfait. »À la tête des 12 millions d’euros du Castres Olympique, Pierre-Yves Revol aura désormais à gérer un budget de 343 millions d’euros annuels, filiales incluses (1). En prévision des probables années de vache maigre, le dirigeant des laboratoires Pierre Fabre, en homme d’affaires et de médias averti, a d’ores et déjà annoncé une gestion rigoureuse : « Les principales recettes (télé, sponsors nationaux) sont signées pour trois ou quatre ans. De ce côté-là, les clubs peuvent donc être sécurisés. En revanche, compte tenu de la crise, il existe incontestablement dans les mois qui viennent quelques risques de baisse des partenariats via les sponsors de proximité. Cela doit amener l’ensemble des acteurs à se montrer raisonnable dans les dépenses. »

Le ton est donné. La LNR est un business et il est temps aujourd’hui plus que jamais de passer à autre chose. De la gestion d’une start-up, à celle d’une entreprise arrivée à maturité.

(1) Ce budget se répartit en 73 millions d’euros propres à la Ligue, 185 millions de budget pour l’ensemble des clubs de Top 14 et 85 millions pour les clubs de Pro D2.

La rédaction - Lauren Horky