Rugby: l'entraîneur des Bleues démis de ses fonctions de manière pas très classe

Jean-Michel Gonzalez ne comprend pas les raisons de son éviction du poste d'entraîneur de l'équipe de France féminine de rugby. - AFP
Pendant plus d’un mois, la situation a été floue pour l'entraîneur de l'équipe de France féminine de rugby. « Depuis l'élection du nouveau président de la FFR le 3 décembre, nous n'avions pas de nouvelles avec Philippe Laurent (son adjoint), a indiqué Gonzalez à l’AFP ce dimanche. Alors que le temps passait et que les filles, qui sont amateurs, devaient poser des jours de congés pour préparer le stage en Corse en janvier. »
« On ne nous explique » rien
La situation s'est décantée il y a quelques jours, à l’initiative de Gonzalez selon ses propos. « Madame Annick Hayraud, manager en chef du rugby féminin français, depuis le 3 décembre 2016, m’a dit texto : « Nous avons pesé le pour et le contre. Vous (Gonzalez et son adjoint) ne faites plus partie du staff France féminine ». […] Ces gens-là n’ont pas de temps à perdre avec nous. On ne nous explique aucune chose. Si ce n’est pas moi qui appelle Madame Annick Hayraud huit fois mercredi dernier, pour essayer de la joindre, qu’elle me rappelle à 20 heures, pour me dire juste ça … Je pense qu’aujourd’hui je ne suis toujours au courant de rien. »
Un beau parcours à la tête des Bleues
En poste depuis 2015, Gonzalez et Laurent n'étaient pas sous contrat avec la FFR comme leur homologue des garçons Guy Novès, mais rémunérés à l'intervention (matches, stages, tournées). En deux saisons, ils avaient mené les Bleues à la deuxième place du Tournoi des VI nations 2015 avant de remporter l'édition 2016. Ils avaient planifié la saison à venir, chargée avec le Tournoi puis la Coupe du monde qui se déroulera du 9 au 27 août prochain en Irlande.
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Sa proximité avec l'ancien président de la FFR en question
Gonzalez estime également payer ses liens d'amitié et de proximité avec Pierre Camou, ancien président de la FFR, originaire comme lui du Pays Basque. « Je devais faire partie certainement des proches de Pierre Camou, a confié Gonzalez au micro de RMC. Ils ont décidé de couper la tête de tous les gens qui sont proches de Pierre Camou, donc à partir de là mon sort était réglé. Mais les gens n’ont pas eu la décence de me convoquer, de m’expliquer exactement et réellement le pourquoi de mon éviction. »
Interrogé par l’AFP sur l'idée lancée par le nouveau vice-président de la FFR Serge Simon de « monter un commando de 6 ou 7 mois » en vue du prochain Mondial féminin, Gonzalez a indiqué que « ça ne veut rien dire ».
« Elles sont amateurs, elles bossent ou vont à l'école, a poursuivi l’ancien entraîneur des Bleues. On peut monter un commando avec les pros quand on les a tout le temps sous la main et qu'on vit tout le temps avec eux. Les filles payent de leur temps pour venir avec nous. » Et, désormais, elles ne pourront donc plus compter sur leur coach.
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