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Saint-André : « C’est quand même un exploit »

Philippe Saint-André et Pascal Papé

Philippe Saint-André et Pascal Papé - -

Avec cette victoire contre l’Australie, samedi au Stade de France (33-6), Philippe Saint-André signe son premier grand résultat à la tête des Bleus. Et il entend bien poursuivre sur sa lancée dans cette tournée d’automne.

Philippe, quel est votre sentiment après ce match ?

Je suis fier de mes joueurs. Je suis fier de Pascal (Papé, ndlr) et de son équipe. Après, le rugby français est souvent comme ça : quand tu as peur, tu es capable de faire de grandes choses. Même si c’est une très belle victoire, je pense que c’est quand même un exploit. Quand on voit les résultats des équipes de l'hémisphère Sud, l'Afrique du Sud qui gagne en Irlande, les Argentins qui mettent 30 points aux Gallois...

Pouvez-vous commenter la performance de votre équipe ?

On avait décidé de mettre beaucoup de combat, de monter très vite défensivement, d'être très agressifs dans les zones de ruck. Ça a été la clé du match. Il y a eu aussi des choses très intéressantes offensivement. Même si, au début, sur nos temps de jeu, on subissait un peu sur les impacts, on est arrivé à trouver des solutions. J'ai dit à mes joueurs de savourer cette victoire. Gagner une nation de l'hémisphère Sud ça n'arrive pas souvent. Leur mettre 30 points, c'est encore plus rare. On s'était donné l'objectif de gagner les trois tests (Australie, Argentine et Samoa). Pour beaucoup de monde, c'était utopique. Maintenant, il faut qu’on récupère et qu’on ait beaucoup d’humilité pour reproduire cette performance à Lille contre les Argentins, samedi. En tout cas, ce soir (samedi), on a vu une belle équipe de France, avec quelques anciens, des jeunes et pas mal de maîtrise.

« Michalak a remis les pendules à l’heure »

Quels aspects du jeu avez-vous particulièrement apprécié ?

On est un peu sur la lignée du deuxième test en Argentine (victoire 49-10 en juin, ndlr), avec assez d'intelligence. On n'a pas paniqué, on a été assez bon dans nos temps forts, on ne s'est pas fait absorber en défense, on a été beaucoup plus agressif. Il faut du talent et, après, le travail paie. Aujourd'hui, on a vu des choses intéressantes. Je ne peux pas dire qu'un groupe s'est créé, on va attendre les trois tests, mais on est capable de faire des belles choses. Défensivement et offensivement. On a réussi à jouer dans la défense, à faire des passes après contacts… Tout le groupe a été réceptif.

Quel message souhaitez-vous adresser à vos joueurs ?

Il faut féliciter tout le monde. J'ai envie de féliciter Morgan (Parra), François (Trinh-Duc) qui étaient remplaçants et qui se sont énormément impliqués dans la stratégie. Il faut aussi féliciter les trois nouveaux capés qui commencent leur histoire en Bleu par une victoire contre l’Australie : Forestier, qui s'est cru demi d'ouverture en première mi-temps, Suta, qui commence deuxième-ligne et finit en six, et puis le jeune Vahaamahina, qui a peu de matches en Top 14 et qui a démontré qu'il avait certaines qualités dans le un-contre-un.

Un mot de la performance de Frédéric Michalak ?

Certains ont osé dire que ce n'était pas un buteur de classe mondiale... Aujourd'hui, il a mis les pendules à l'heure. C'est tout.

Propos recueillis par Pierrick Taisne