Saint-André, Camou : Laporte sort la sulfateuse

Le sélectionneur du XV de France et le président de la Fédération ne sont pas épargnés par le manager de Toulon dans une interview au Midi Olympique. Le futur candidat à la présidence de la FFR expose également ses idées pour l'avenir.

Il n’annonce pas encore officiellement sa candidature. Mais le discours ne laisse pas de place au doute. La présidence de la Fédération française dans le viseur à l’horizon 2016, Bernard Laporte rentre doucement en campagne. Et comme d’habitude, quand « Bernie » a des choses à balancer, ça décape ! Philippe Saint-André, Pierre Camou, la première ligne du rugby français en prend pour son grade dans une décapante interview publiée ce lundi par Midi Olympique. Sans oublier une projection sur l’avenir, notamment sur le plan des propositions. Une sorte d’acte fondateur dans la future campagne de l'actuel manager de Toulon. Morceaux choisis.

Le sélectionneur du XV de France Philippe Saint-André

« Si, à chaque fois que tu perds, c’est la faute des autres, du système ou du Top 14, alors il ne faut pas accepter le poste de sélectionneur… Doit-il démissionner ? Je ne dis pas ça. Je dis simplement ce qui m’énerve. Quand Philippe Saint-André était à Toulon, il a recruté une quinzaine d’étrangers. Et, à ce moment-là, il s’en fichait pas mal de l’équipe de France ! (…) La lecture de nos résultats actuels me fait hurler… On est devenu l’Espagne du rugby ! (…) Est-il un bon sélectionneur ? J’ai mon avis mais je ne le donnerai pas. Je suis bien placé pour connaître ses qualités et ses défauts : au RCT, je suis passé après lui. Mais le souci n’est pas là. Il faut que le XV de France gagne à nouveau. Depuis trois ans, il donne une image négative de notre sport. Il ne fait pas la promotion de notre sport. Galthié ferait-il mieux ? Peut-être… (…) Quand tu ne fais que pleurer, au bout d’un moment tu dédouanes tes joueurs. (…) Il s’est notamment trompé lors de sa prise de fonctions, en décidant de ne pas s’entourer d’un manager général. Philippe n’a pas bien perçu les contours du poste et la pression inhérente qui va avec. (…) Philippe a voulu tout assumer, il s’est planté. »

Le président de la FFR Pierre Camou

« Un président de Fédération, déjà, il faut qu’on le voit et qu’on l’entende. Qui a-t-on vu après la déroute des Bleus en Australie ? Toujours Philippe obligé d’aller au charbon. Où sont les gens qui l’ont nommé ? Ses patrons ? (…) Pierre Camou a affirmé à plusieurs reprises et en public qu’il n’était pas favorable à ce qu’un président fasse plus de deux mandats. Il en est à son deuxième et c’est un homme de parole. Il doit donc partir. »

Sa future campagne à la présidence de la FFR

« Je souhaite que nous fassions avancer notre sport tous ensemble. Qu’il n’y ait plus ces problèmes inextricables de libération des internationaux, sans oublier les amateurs : notre base souffre, aussi. Je suis déterminé à aller au bout, pour qu’il y ait au moins deux listes. S’il n’y a qu’un candidat, c’est pour moi l’ex-URSS, pas la démocratie. Ma plus grande victoire sera de provoquer un débat et d’apporter un véritable choix. A un certain moment, si on ne fait pas les réformes, on va aller droit dans le mur. Le rugby ne peut plus vivre comme il y a vingt ans. »

Ses idées pour l'avenir du rugby français

« Il y a trop de clubs professionnels, c’est une certitude. Pour moi, il faut passer au Top 12. C’est d’emblée un mois de gagné pour l’équipe nationale. Ce n’est pas tout : il faut supprimer les phases finales. Non seulement tu clarifies ton championnat, avec un vrai champion de France, mais en plus tu gagnes encore trois semaines. Tu donnes plus de place à l’équipe de France tout en ayant le meilleur championnat professionnel possible, avec de gros matches, sans impasse ni doublon. Arrêtons de voler le spectateur. (…) Il faut que la Ligue arrête d’écarter des gens comme Boudjellal ou Lorenzetti. Pourquoi a-t-on peur d’eux ? Ils doivent avoir droit au chapitre. »

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La rédaction