RMC Sport

Saint-André fait l’unanimité

-

- - -

Ancien capitaine du XV de France en passe d’en devenir le futur sélectionneur (il devrait être intronisé mardi prochain), Philippe Saint-André jouit d’une aura sans nuage dans le monde du rugby. Pour tous, l’ancien ailier est bien l’homme de la situation. Portrait.

Le regard clair et le verbe sage, Philippe Saint-André a tout du gendre idéal. L’ailier épris de liberté, relanceur de génie sur l’« essai du bout du monde » inscrit à Auckland par Jean-Luc Sadourny face aux invincibles All Black un soir de juillet 1994, s’est mué en infatigable chef de meute rugbystique. A Clermont, Gloucester, Sale, Bourgoin ou Toulon, Saint-André a séduit. Hier deuxième choix derrière Guy Novès dans l’esprit de du président de la FFR Pierre Camou, sa future nomination au poste de sélectionneur du XV de France provoque aujourd’hui d’unanimes louanges, à commencer par ceux de l’un de ses prédécesseurs Bernard Laporte : « Philippe a beaucoup de vécu. Bravo à lui ! »
A 44 ans, « Le Goret » est à point pour le job le plus exposé de la France du rugby. « C’est le moment pour Philippe, lâche Raphaël, le petit frère, directeur sportif du LOU. Il a le passé de grand joueur, le charisme, et a fait ses preuves en tant qu’entraîneur. Ils n’étaient pas nombreux à remplir ces critères. » Jean Marc Lhermet, manager à Clermont renchérit : « C’est un excellent choix. Il a tous les atouts. Il a prouvé au cours de ses expériences en Angleterre et en France qu’il était un grand entraîneur. Il a travaillé avec de grands joueurs, comme Jonny Wilkinson. Il sait manager, gérer. C’est quelqu’un qui a un bon relationnel avec son environnement. Que ce soit avec les médias, les entraîneurs ou autres personnalités du monde rugbystique. »

Pool-Jones : « Un gagneur, dans la bonne humeur »

Après quatre ans d’une ère Lièvremont souvent contestée en termes de résultat et de communication, le choix PSA offre la garantie d’une méthode éprouvée. L’homme aux 68 sélections -dont 34 en tant que capitaine- est entré dans l’âge des certitudes. « Ce qui l’intéresse, c’est de construire un système qui fonctionne, glisse le frangin Raphaël. Il l’a déjà démontré en voulant s’associer avec Yannick Bru et Patrice Lagisquet qui sont des gens extrêmement compétents. Il va développer le système France plus que le jeu en lui-même. »
De l’autre côté de la Manche, les voix de la perfide Albion s’amusent d’un patron du XV tricolore révélé au métier d’entraîneur avec Gloucester, puis Sale, club à la tête duquel il deviendra champion d’Angleterre (2006). « Le rugby anglais est fier d’avoir un sélectionneur français formé à l’école anglaise, s’amuse l’ancien flanker parisien Richard Pool-Jones. Philippe est un gagneur, mais il aime faire ça dans la bonne humeur. Ça ne veut pas dire que l’équipe de France viendra battre à chaque fois l’Angleterre. Si par malheur les Bleus gagnent, on pourra toujours dire que c’était grâce à cette formation anglaise ! » Saint-André, nouveau tube de l’été ? A la vague médiatique consacrée au futur sélectionneur, succédera bientôt celle du jeu et d’une Coupe du monde à disputer, comme le rappelle sagement le talonneur Dimitri Swarzewski. « C’est une nouvelle aventure qui commence. Mais chaque chose en son temps. Marc Lièvremont aura à cœur de finir sur une bonne note. Etre champion du monde, c’est l’objectif pour tout le staff et les joueurs. » Après seulement viendra l’heure de PSA.