Saint-André : « Il y a eu la tentation Yachvili »

Philippe Saint-André - -
Philippe, pourquoi avez-vous décidé de garder le même groupe pour le match contre l’Angleterre dimanche ?
On a plus de certitudes sur la conquête, sur l’organisation défensive. Si on avait changé dix joueurs, il aurait fallu s’entraîner, faire deux séances, dès aujourd’hui. On a fait un choix. On a regardé la vidéo. On a eu des bas. Ce qui est incroyable, c’est que c’est notre meilleur match. Mais on a un sentiment de défaite, même si on est encore en course pour gagner le Tournoi des VI Nations.
Avez-vous songé à rappeler Dimitri Yachvili ?
Il y a eu la tentation Dimitri Yachvili, oui. Mais qu’est-ce que je pouvais dire à Julien Dupuy, alors qu’il n’a pas même eu une minute à se mettre sous la dent ? Julien, on voulait le voir par rapport à sa saison au Stade Français, à ce qu’il a déjà fait aussi en équipe de France. Il a joué des matchs importants. Si ma mémoire est bonne, c’est lui qui était demi de mêlée quand la France a fait l’un de ses meilleurs matchs à Toulouse contre l’Afrique du Sud (20-13 en 2009, ndlr). Là, on l’a juste vu dans les tribunes. On aura peut-être une stratégie différente dimanche contre les Anglais.
Le Biarritz Olympique a-t-il fait pression pour retenir Dimitri Yachvili ?
Non, non, non, aucune pression…
Qu’avez-vous dit à vos joueurs après le match nul contre l’Irlande ?
Au haut niveau, il faut respecter le jeu et les consignes. On s’est expliqué. Je me suis expliqué avec cette équipe. Après, sur le match, ils ont tous mouillé le maillot. Ils ont tous donné énormément. Ils ont eu des ressources énormes, parce qu’à la mi-temps, le vestiaire était un peu muet.
« On finit les matchs bien mieux que les autres équipes »
Comment jugez-vous la prestation d’Aurélien Rougerie, à l’origine du premier essai irlandais ?
C’est vrai qu’il se fait intercepter. Mais contre l’Italie, il avait été très bon. C’est quelqu’un qui amène sa densité. Avec Wesley Fofana en 12, qui est moins lourd, ça fait une balance. Ça laisse de l’espace aussi à Wesley. Il se fait intercepter, c’est la vie des joueurs et des sportifs de haut niveau. Mais ses stats défensives sont très bonnes. C’est peut-être celui qui est le plus propre au niveau du nettoyage derrière. Il ne faut pas avoir qu’une image. Il y a aussi le travail de l’ombre, d’organisation, de communication, qu’il a fait avec Wesley.
Allez-vous ouvrir le groupe dans les prochaines semaines voire les prochains mois ?
On suit pas mal de jeunes joueurs. On va voir le match contre l’Angleterre. Il y a aura des changements ou pas en fonction du résultat. Pour la tournée en Argentine (en juin prochain), ce sera une nouvelle aventure. Pas mal de joueurs verront leurs carrières être finies. On a une liste de 63-64 joueurs. On a travaillé trois-quatre semaines avec ce groupe. Il y a de l’amélioration sur tout, sur le contenu, en conquête, en défense. L’Irlande, c’est le match où on se fait le moins franchir, où on tient le plus le ballon. C’est vrai qu’on manque un peu de peps sur le premier quart d’heure. Actuellement, on a l’air d’être comme des diesels. On finit très bien mais il nous manque de l’énergie au départ. On finit les matchs bien mieux que les autres équipes.