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Saint-André : « Les cartes sont redistribuées »

Philippe Saint-André

Philippe Saint-André - -

Le sélectionneur du XV de France se montre plutôt satisfait de la tournée en Argentine, où son équipe s’est d’abord inclinée de justesse (23-20) avant de l’emporter largement face aux Pumas (49-10). L’occasion pour PSA d’ouvrir la sélection à de nouveaux visages.

Quel bilan tirez-vous de cette tournée ?

Finir par une belle victoire, c’est satisfaisant. Durant cette tournée, on a pu voir pas mal de joueurs. On a ouvert le groupe. On a quand même le sentiment qu’il nous manque un match avant de partir. Sur les 28 joueurs présents, quatre n’ont pas eu de temps de jeu. Maintenant, on va suivre les joueurs dans le Top 14. On a vu naître une nouvelle génération. Il y a aussi des joueurs qui sont revenus. Les cartes sont redistribuées. C’était important d’étoffer le groupe en vue de la tournée de novembre qui risque d’être d’un autre niveau avec l’Australie, l’Argentine et les Samoa.

Vous n’allez pas retrouver vos joueurs avant plusieurs mois. Comment appréhendez-vous cette période ?

Les joueurs ont eu une longue saison. Ils sont contents de retrouver leur famille. Nous aussi. Mais c’est vrai qu’on aurait aimé faire un match de plus. Ça nous aurait permis d’aller un peu plus loin dans le travail, de tester de nouveaux systèmes. Mais c’est le fonctionnement qui est comme ça. En tout cas, le groupe a été réceptif. Pascal Papé a bien joué son rôle de capitaine. Il a été épaulé par des joueurs qui ont pris de la bouteille. C’est une bonne chose. Frédéric Michalak nous a amené de l’expérience. Il a pris une nouvelle dimension au niveau de la maturité et du travail. Ça a poussé ses coéquipiers à en faire de même. C’était important pour nous de voir certains jeunes afin de les connaître. On a pu leur faire goûter le haut niveau, même si ce n’était pas les All Blacks en face.

Comment se déroule votre entente avec le reste du staff ?

On a commencé à se connaître et à travailler ensemble. On essaie de mettre nos compétences en commun. Ça se passe très bien. Pour le Tournoi des VI Nations, on a pris l’ossature des Mondialistes. Là, on avait besoin de tenter et de prendre des risques sur des joueurs très jeunes. On est content de ce fonctionnement. Quand on a l’habitude d’avoir les joueurs onze mois sur douze en club, c’est différent. C’est une sensation étonnante.

Qu’allez-vous faire jusqu’au prochain rassemblement du XV de France ?

On va déjà débriefer. On va essayer de faire des fiches sur un groupe de 60-65 joueurs. On va essayer de prendre en compte toutes les données. On va donner des objectifs aux joueurs. S’ils font les efforts nécessaires, ils resteront. Sinon, ils sortiront du groupe. Le talent ne suffit pas. Fin août ou début septembre, on va aussi aller dans les clubs du Top 14 pour parler avec les dirigeants et les joueurs. C’est important qu’il y ait du dialogue.

Propos recueillis par Laurent Depret, à Tucuman