Saint-André, un destin cousu de fil bleu

Philippe Saint-André - -
Aucun d’eux n’a été étonné quand Philippe Saint-André est devenu le dixième entraîneur du XV de France. De l’avis de tous, il était quelque part prédestiné à assumer un jour la fonction. « C’était un objectif qu’il s’était fixé, même s’il ne veut pas forcément le dire. L’équipe de France a toujours traîné dans un coin de ses rêves », raconte Olivier Roumat. Ce dernier, qui a partagé avec PSA une palanquée de capes tricolores et deux Coupes du monde, connaît bien le bonhomme. « Il a toujours été dans le management, aimé le rôle de leader. Il a toujours été important, sur et en dehors du terrain », décrypte l’ancien deuxième-ligne montois. Raphaël Saint-André, entraîneur du Lyon OU en Top 14, raconte pourquoi son frère est taillé pour le poste : « Pour l’équipe de France, il faut un profil particulier : avoir été un grand joueur, avoir fait ses preuves en tant qu’entraîneur, avoir le charisme pour rassembler. Philippe a tout ça. »
Pierre Berbizier a occupé sa place de 1991 à 1995. Il fut le premier à lui confier le brassard de capitaine, un geste presque naturel. « Il assumait parfaitement la synthèse entre la vie sur le terrain et la vie en dehors », se souvient l’actuel coach du Racing Métro. Déjà manager dans l’âme en sorte, car PSA n’a jamais été qu’un entraîneur. Ses qualités de meneur d’hommes ont aussi grandement joué en sa faveur. « Il a un enthousiasme communicatif, une envie de gagner, un refus de douter qu’il transmettait à ses partenaires », assure Roumat, qui a été son capitaine en Bleu avant que Saint-André ne soit le sien.
Une pression sans précédent
Tous croient en l’homme, ses compétences, son parcours. « Il a une énorme expérience, très influencée par son passage en Angleterre où il a appris le management à l’anglaise. On le voit avec ses adjoints Bru et Lagisquet, aux grandes compétences. Lui est à la barre mais il sait s’entourer », apprécie Roumat, qui raconte aussi cette anecdote : « En France ou en Angleterre, il a toujours eu dans tous ses contrats une clause lui permettant de rejoindre une équipe nationale si on le lui proposait. » Le pays de Galles s’y était essayé, les Bleus aussi, déjà en 2007. Il aura finalement peut-être attendu le bon moment. Pierre Berbizier : « Il a avancé progressivement, s’est bâti avec ses différentes expériences. J’espère qu’il pourra en tirer profit maintenant qu’il a les rênes. »
Philippe Saint-André va également découvrir une pression médiatique et populaire comme il n’en a jamais connue en club. Ce qui n’inquiète pas Olivier Roumat : « Il est conscient qu’il sera jugé sur ses résultats et que le poste est très exposé. Mais il est taillé pour ça. » Son frère Raphaël n’est pas dupe non plus des pièges qui attendent son aîné, mais est persuadé qu’il saura les déjouer : « C’est un poste compliqué, il y a des critiques acides quand ça ne se passe pas bien. Mais je pense qu’il va réussir, il a les compétences pour. » Premiers éléments de réponse, samedi, en fin d’après-midi.