"Sale arabe, tu ne mérites que ça": la justice saisie pour des faits de racisme après une violente bagarre en rugby amateur

Des accusations de racisme après une violente bagarre lors d'un match de rugby amateur - Capture d'écran Loopsider
Le triste spectacle qui s’est déroulé dimanche 1er octobre lors d’une rencontre de Régionale 1 aura des suites judiciaires. Le week-end dernier, une violente bagarre générale a éclaté à la fin du match amateur entre le Foyer Laïque du Haut Vernet (une équipe d’un quartier de Perpignan) et Fleury-Salles-Coursan (Aude).
Les images capturées par des spectateurs présents au stade de Coursan montrent l’extrême violence des coups échangés. Selon la presse locale, le calme a finalement pu être ramené après l’arrivée des pompiers. Mais plusieurs plaintes ont été déposées, dont certaines pour des faits de racisme.
"Franchement, j’ai vu la mort"
Des membres de l’équipe perpignanaise affirment en effet avoir été la cible de propos extrêmement graves. "Je vois une bagarre éclater, retrace Zinédine, joueur du Foyer Laïque Haut Vernet, auprès du média en ligne Loopsider. Je vois au milieu mon entraîneur, qui est blessé, s’interposer. Il reçoit un coup à la tête. Ça a commencé à éclater. Des insultes, on en a eu plein, 'sale arabe', tout ça. J’ai reçu plusieurs coups au visage, je suis arrêté 10 jours."
Le caractère raciste de cette agression est confirmé par Mohamed, autre joueur du Foyer Laïque Haut Vernet. "Je me suis mis en boule et j’entends 'Sale arabe, tu ne mérites que ça' et je reçois une barre de fer, assure le rugbyman, qui apparaît extrêmement touché devant la caméra de Loopsider. 'Vous êtes des sales arabes, rentrez chez vous'. (...) J’ai reçu des coups de partout. Franchement, j’ai vu la mort. Ça fait trois, quatre jours que je ne dors pas. Je fais des cauchemars…"
Selon le club du Foyer Laïque Haut Vernet, quatre de ses joueurs ont dû être hospitalisés pour "des nez et des dents cassés, des points de suture, des commotions et des pertes de connaissance".
"Ça commence par 'sale bicot, sale bougnoule'et ensuite ça tape"
Alertée, l’association SOS Racisme a saisi la justice en début de semaine. "C'est d'une violence sans nom et le caractère raciste de tout ça ne fait quasiment aucun doute, parce que ça commence par 'sale bicot, sale bougnoule' et ensuite ça tape", a assuré Philippe Kerauffret, responsable de SOS Racisme dans les Pyrénées Orientales, au micro de France Bleu Roussillon.
Laurent Boyer, le président de Coursan, a de son côté réagi à ces accusations auprès du quotidien régional L'Indépendant : "On ne répondra pas à ces réactions diffamantes. Des plaintes ont été déposées par les victimes. On a confiance en la justice et aux instances. Un de mes joueurs a été agressé sans raison par-derrière. Nous ne souhaitons pas remettre des pièces dans la machine. Point barre, ils rendront des comptes à la Ligue et à la justice."