Stade Français : cinq choses à savoir sur Sekou Macalou

Auteur d’un essai tonitruant samedi lors de la victoire du Stade français face au Munster (27-7), Sekou Macalou suscite l’enthousiasme des supporters parisiens et des Bleus. Monstre de vitesse, issu d’une fratrie d’asthmatiques, très attaché à Sarcelles… ce qu’il faut savoir sur la nouvelle révélation du rugby français.
Le seul de la fratrie épargné par l’asthme
Natif de Sarcelles, où il débute le rugby, Sekou se forme à Massy (Fédérale 1) sous la houlette de plusieurs entraineurs dont Olivier Nier, qui se souvient : « Dans sa famille, ses frères et sœurs sont tous asthmatiques, sauf lui. Je sais que ça lui tient à cœur de réussir dans le sport pour être le porte-drapeau de la famille. » Sa pointe de vitesse sur son essai face au Munster prouve en tout cas que le jeune de 20 ans n’a pas le souffle court…
D’ailier à flanker
Chez les U18, au pôle espoirs, les responsables fédéraux remarquent ses qualités de vitesse et d’explosivité et décident de lui imposer le poste d’ailier à… 7. La fédération ira jusqu’à imposer qu’il évolue à ce même poste d’ailier à 15, en catégorie crabos ! C’est Didier Retière, nouvellement nommé DTN, qui remettra un peu d’ordre et de raison pour le destin du flanker, en écrivant un règlement frappé au sceau du bon sens : « Tout espoir évoluant dans une structure professionnelle de Top 14 ou Pro D2 passera deux semaines dans son club pour une semaine au pôle espoirs. » Et Macalou va s’éclater, marquant les esprits et des essais en fin de saison d’accession (en Pro D2) de Massy ou traversant le terrain avec les U20 au Tournoi des VI Nations.
Très attaché à sa région
La suite s’écrira au Stade Français, club dans lequel il est arrivé cet été avec un contrat d’espoir de trois saisons. Olivier Nier estime que l’attachement du joueur à la région parisienne l’a convaincu : « Jeff Dubois, avec qui je travaillais à Massy, parti entrainer le Stade Français avec un Bouclier de Brennus à la clé, n’a pas oublié Sekou et l’a convaincu de tenter l’aventure parisienne. Connaissant le jeune et son attachement à Sarcelles, sa famille, ses amis, son environnement, je savais que ce serait le Racing ou le Stade Français, à la différence de son pote Cancoriet, moins attaché et parti pour Clermont. Nous sommes restés très liés avec Sekou. »
Sa blessure, un mal pour un bien
Le début de saison pour celui à qui tout réussissait jusqu’alors fut beaucoup plus compliqué que ce qu’il avait connu dans sa jeune carrière : quelques feuilles de match en Top 14 pendant la Coupe du monde et en raison des blessures de Lakafia et Burban… pour des défaites. Et il y a deux mois et demi, le pire revers parisien, concédé à Agen (28-23), avec en plus une vilaine entorse à la cheville. Une épreuve qui aurait pu plomber le moral, la motivation, l’itinéraire de cet espoir. Un coup dur qui au contraire l’a fait grandir, mûrir, progresser au point d’exploser samedi contre le Munster : Champions Cup Man of the Match, venu récompenser un essai stratosphérique, inscrit à 14 contre 15 (27-7).
Alex Marco, préparateur physique du club, revient sur les deux mois et demi d’un incroyable travail de l’ombre : « Pendant deux mois, il a eu le droit à trois séances extrêmement intensives et lourdes de travail physique, de vitesse, de force, de renforcement musculaire, en plus des soins pour sa blessure. Il est passé de 100 à 106 kg sans perdre de qualités de vitesse. Il a aussi progressé dans son implication et sa compréhension des schémas de jeu. »
Une vitesse folle
Sa vitesse affichée sur son essai face au Munster, Olivier Nier n’avait jamais rien vu de tel. « Je n’ai jamais vu un garçon atteindre aussi rapidement sa vitesse maximale, que ce soit ballon en main, pour reprendre un défenseur, ou se jeter sur un ballon chaud, estime-t-il. Ses seules lacunes pouvaient être un manque relatif de concentration. Le match plein qu’il a produit contre le Munster a montré des progrès gigantesques dans ce domaine. Une autre qualité, rare : il sait se lover dans les bras d’un défenseur pour mieux s’en dégager, rebondir et le battre. »
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