Chabal : « Je retiens surtout le plaisir pris sur le terrain »

Sébastien Chabal - -
Sébastien Chabal, votre sélectionneur Marc Lièvremont ne tarit pas d’éloge sur votre prestation au poste de troisième ligne centre. Avez-vous le sentiment d’avoir marqué les esprits face aux Argentins ?
Je ne sais pas, je laisse aux entraîneurs le soin de juger ma prestation. Ce que je retiens c'est surtout le plaisir pris sur le terrain. Je n'avais rien à prouver. Je voulais simplement apporter le meilleur pour l'équipe. C'est ce que j'ai tenté de faire, plus ou moins bien. Dans l'ensemble, je suis assez satisfait de mon match. Face à l’Australie, une bonne conquête et une bonne défense ne suffiront pas. Il faudra être plus réaliste offensivement. Les Wallabies jouent bien au rugby, bougent efficacement avec le ballon. En compagnie des Néo-zélandais, ils incarnent ce qui ce fait de mieux dans le monde.
Depuis deux matches, la France est en panne d’essai. Trois face aux Fidji et encore sans faire de passe ; aucun face à l’Argentine. C’est grave ?
Il est compliqué de trouver des repères quand on change beaucoup de joueurs dans un groupe et c’est exactement ce qui s'est passé entre nos deux matches. Il nous manque des repères communs, avec du temps de jeu. Même si dans les deux derniers gestes ou la dernière passe on s'est trompé en faisant tomber des ballons, il y a des choses sur lesquelles on peut travailler.
Où est passé l’inspiration offensive tricolore qu’on appelait le « french flair » ?
Aujourd'hui, le « french flair » est un peu dépassé car le rugby est devenu plus compliqué. C'est tellement difficile de manœuvrer les défenses adverses que marquer un essai en première main est devenu extrêmement rare.
« Le « french flair » est un peu dépassé »
Que retenez-vous de ces deux premiers tests d’automne ?
Avant cette tournée nous avions dit vouloir remporter trois matches. Nous en sommes à deux même si tout n’est pas parfait. En termes de production de jeu, sans faire injure aux Fidji et aux Argentins, l'Australie est supérieure. Nous sommes rassurés sur les bases : la mêlée et la touche ainsi qu’en défense où nous avons été efficaces. Il reste néanmoins des choses à corriger et à mettre en place dans le jeu offensif pour conclure nos actions car à ce niveau, les occasions sont faibles et il faut savoir les saisir.
Que vous inspire la baisse d’intensité survenue en fin de match contre l’Argentine à quelques jours d’affronter un jeu australien plus rythmé ?
C’est sûr que l’intensité sera plus élevée mais tout le monde pense que nous avons connu un creux à la soixantième minute or, je ne partage pas cet avis. Je crois que nous avons tout simplement eu peur d’un retour des Argentins, qui étaient à six points de nous. L’équipe s’est alors recroquevillée. Nous avons moins joué et cela pouvait ressembler à de la fatigue, celle-ci était bien présente chez nous mais aussi du côté argentin. Pour l’Australie, je ne me fais pas de souci de ce côté-là.