Chabal prêt pour le grand huit

Sébastien Chabal a convaincu le staff du XV de France de le faire jouer au poste de n°8 - -
« J’ai déjà fait changer le staff d’avis, ce n’est pas mal, maintenant je veux commencer les matches. » Titularisé au poste de n°8 contre l’Argentine, samedi à Montpellier (20h45), Sébastien Chabal a gagné une bataille, mais pas la guerre. Troisième ligne centre de métier partout où il est passé en club, le joueur a toujours été balloté entre les deuxième et troisième lignes et le plus souvent comme flanker (seulement 8 fois en 8 en 56 sélections), depuis ses débuts en bleu le 4 mars 2000 lors d’un Ecosse-France du tournoi des VI nations.
Jamais « 8 » sous l’ère Lièvremont, Chabal désespérait de retrouver son poste de prédilection. Pendant deux ans, l’actuel sélectionneur n’avait fait que perpétuer un choix tactique entériné par Bernard Laporte avant la Coupe du monde 2007. Se retrouver entouré de Thierry Dusautoir et Julien Bonnaire, samedi au stade de la Mosson, constitue ainsi un vrai motif de satisfaction. « Je suis content parce que c’est le poste que je préfère et où j’évolue tous les week-end (avec le Racing Métro). » Voire un soulagement. « J’ai fait beaucoup d’efforts pour réintégrer le groupe après 2007 et pour y rester. »
Retière (entraineur des avants) : « Chabal n’est plus seulement un impact player »
Le staff du XV de France a effectivement été convaincu par les performances du joueur en club. « L'année dernière, on a constaté de gros progrès en termes de mobilité. Au Racing-Métro, c'est un joueur important à ce poste-là », a déclaré l'entraîneur des avants, Didier Retière. « On a envie de voir Sébastien Chabal débuter un match en 8 », a sobrement commenté Marc Lièvremont. Connu pour sa puissance destructrice, dont les Néo-zélandais Masoe et Williams avaient fait les frais lors de la tournée d’été 2007, le dénommé Caveman (homme des cavernes) est aussi extrêmement rapide sur les 30, 40 premiers mètres et habile avec ses mains, ce qui en fait un joueur de touche précieux.
« Sébastien est très bon derrière la mêlée, très bon pour avancer. Il est bon aussi au fond du terrain pour relancer », confirme Philippe Saint-André, manager de Toulon et ancien entraineur de Chabal à Sale, en Angleterre. « Il n’est plus seulement un impact player », résume Retière. Il ne manquait plus que la deuxième ligne de l’équipe de France se garnisse de suffisamment de joueurs pour convaincre le staff de faire reculer Chabal. L’arrivée de Julien Pierre et les retours de Romain Millo-Chluski et Pascal Papé ont permis au rêve de devenir réalité. « C’est la première, je vais savourer ce match à ce poste, mais je ne vais pas m’arrêter là », promet Chabal, prêt pour le grand huit.