Comme des bleus...

Vincent Debaty et les Bleus - -
Des erreurs rédhibitoires
L’essai de Manuel Montero résume à lui seul la naïveté de ce XV de France. Profitant d’une transmission mal assurée, l’ailier argentin a crucifié les Bleus à trois minutes de la fin dans un stade Mario Kempes en délire. Une issue improbable tant les joueurs de Philippe Saint-André avaient dominé les débats. Mais l’entame et surtout la fin de match leur ont été fatales. « Ce sont des choses qu’on ne doit pas faire, regrette l’arrière Jean-Marcellin Buttin. On se complique la vie tous seul. » Un constat partagé par l’ensemble du vestiaire. « Il faut croire qu’on n’a pas assez sensibilisé les joueurs sur le sujet, peste Patrice Lagisquet, l’entraineur des arrières. Tout le monde l’a vu, c’est cadeau ! » Et rédhibitoire à ce niveau. A force de se montrer si généreux, les Bleus se retrouvent avec trois défaites consécutives après l'Angleterre (24-22) et le pays de Galles (16-9) au Tournoi des VI Nations.
Indiscipline et manque d’efficacité
Sur la pelouse de Cordoba, les Bleus ont mis beaucoup de cœur à l’ouvrage. Parfois trop. Un manque de maitrise qui les a souvent poussés à la faute. En-avants évitables, mauvais déblayages, ballons gardés au sol, les partenaires de François Trinh-Duc ont pêché au niveau de la discipline. « On a donné trop de points à l’Argentine, reconnait le capitaine Pascal Papé. On s’en veut parce qu’on est fautifs sur trop de détails du jeu. » Des détails qui ont maintenu les Pumas en vie. D’autant que les Français n’ont pas su concrétiser leurs temps forts. Pire, après le carton jaune de Tomas Leonardi, ils ont même trouvé le moyen d’encaisser une pénalité durant leur période de supériorité numérique.
Une conquête performante
Malgré le score et la frustration liée au scénario, PSA peut s’appuyer sur quelques motifs de satisfaction. En deuxième mi-temps, la mêlée française a pris l’ascendant grâce notamment à l’entrée remarquée de Vincent Debaty. « On a été très bons en mêlée, glisse Saint-André. On a fait des choses intéressantes. » Idem sur les touches, où les Bleus ont fait le boulot avec un Dimitri Szarzewski précis dans ses lancés et un Fulgence Ouedraogo précieux au contre. « La conquête était dominatrice, savoure Lagisquet. On n'a jamais été vraiment en danger en défense. » Un visage conquérant qui a permis aux Bleus de mener 14-13 à la mi-temps. Avant que tout s’écroule dans le money time…
Les Pumas restent les chats noirs
« On se demande encore comment on a pu perdre ce match ». Florian Fritz est désabusé. Comme l’ensemble du XV de France. Pour la 8e fois en 11 confrontations, les Bleus sont tombés dans les griffes des Pumas. Portés par 46 000 fans déchainés, les partenaires de Felipe Contepomi, à défaut d’être brillants, ont eu le mérite d’y croire jusqu’au bout. Sur un terrain bosselé et jauni, leur opiniâtreté a payé. Même avec une équipe remaniée et composée de joueurs évoluant dans son championnat national, l’Argentine a confirmé son statut de bête noire des Français. « On a maintenant une semaine pour remettre les pendules à l’heure, lâche PSA. Il va falloir travailler parce qu’on a besoin de faire un très bon match samedi lors du deuxième test à Tucuman. » Histoire de mettre fin à une période de 14 ans sans victoire au pays du tango.