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Fiers d’être All Blacks

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Ce samedi (21h), le XV de France fait face à un défi XXL en recevant les champions du monde néo-zélandais au Stade de France. Des All Blacks qui représentent bien plus qu’une simple équipe de rugby dans leur pays.

La fougère sur le cœur. Le maillot noir. Le Haka. Un match avec les All Blacks reste un moment à part. Pour l’équipe en face comme pour eux-mêmes. Anciens internationaux ou pas, les Néo-Zélandais s’accordent tous : au pays du rugby roi, rien ne remplace la fierté de devenir un Black. Question de tradition. « Nous sommes héritiers d’une histoire vieille de plus de cent ans, raconte le pilier Carl Hayman (Toulon), 45 sélections au compteur. On dit que ce maillot n’appartient pas à celui qui le porte mais à tout le pays. Le joueur est là pour l’honorer. C’est un rêve de jouer pour l’équipe nationale. Et quand tu viens la première fois, tu te demandes encore si c’est un rêve… Chez nous, le rugby est dans le sang. C’est comme une religion. Tout le monde regarde et a son opinion. Dans les fermes, à la campagne, il y a souvent des poteaux. »

Les All Blacks ou les gardiens d’un temple autour duquel une nation communie. « Même si ta famille n’est pas très rugby, tu es toujours supporter des Blacks, explique Matthew Clarkin (Union Bègles Bordeaux), trop tôt « exilé » en France pour prétendre à la sélection. Même si je ne jouais pas au rugby, je me levais à 2 heures du matin pour regarder les matches contre l’Afrique du Sud. On est peut-être le seul pays au monde qui a une chaine de rugby 24h/24. Il y a toujours un ballon qui traine. Le rugby commence dès l’école. Tout petit, on n’attend qu’une chose : pouvoir jouer au rugby. » Culture forgée dès l’enfance puis cultivée. « Le rêve de tous les enfants est de jouer pour les All Blacks, confirme Aled de Malmanch (Stade Français), sélectionné à cinq reprises. Ce maillot représente tellement… Vous devez être digne de tous ceux qui l’ont porté avant. »

Chalmers : « Comme des stars de films »

« Le premier ballon que tu touches est un ballon de rugby et tu joues avec les copains avant, pendant et après l’école, poursuit Hugh Chalmers (Union Bègles Bordeaux), lui aussi parti trop tôt de son pays pour espérer devenir All Black. C’est triste mais ça et les moutons, c’est tout ce qu’on a ! » Conséquence d’une passion virant à l’obsession : chaque défaite est très mal vécue par tout le pays. « Tout le monde attend que les All Blacks gagnent tous leurs matches. Dès qu’ils perdent, les gens se demandent comment ça se fait, c’est un jour très triste pour tout le monde », précise Hosea Gear (Stade Toulousain), sélectionné à 14 reprises.

Résultat ? Des joueurs véritables Dieux vivants dans l’imaginaire collectif. « Ils sont partout, c’est dingue », indique Gear. « Ils sont tellement dans les médias qu’ils sont comme des stars de films, affirme Chalmers. Quand tu es All Black, tu es approché même quand tu pars chercher le pain. » Bien plus qu’une équipe, les Blacks. « Vous avez des Polynésiens, des Européens, des Maoris. On amène ces cultures-là pour n’en former qu’une, relate Gear. On forme tous une famille et, surtout, un pays. » Dont ils sont chargé de faire briller les couleurs au-delà des frontières. « Jouer pour les Blacks, c’est la chance d’une vie et lorsque tu arrives dans un club en Europe, tu te dois d’apporter un plus car tu représentes encore ton pays. » La fougère, étendard de fierté.

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A.H. avec L.D. et W.T. et O.S. et J.T. et F.Ge.