France-Samoa - Gare aux coupeurs de têtes !

Les Bleus disputent samedi au stade de France le dernier match de leur tournée d’automne face aux Samoa (18h). Moins réputés sur la scène mondiale que l’Australie où l’Argentine, les iliens n’en demeurent pas moins très craints des Bleus.

Il s’avère bien compliqué, géographes mis à part, de placer avec précision les iles Samoa sur une carte du monde. Perdu telle une poignée de grains de sable au milieu de l’océan Pacifique, l’archipel fait partie de ces micro-nations du Sud, au large de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Pourtant, avec seulement 215000 habitants et un vivier de 13000 à 15000 licenciés, la sélection nationale a réussi le miracle de s’immiscer à la table des meilleures nations du rugby mondial.

La recette historique des joueurs du Pacifique : la puissance et l’impact physique. Un potentiel de destruction massive qui a amené le sélectionneur Philippe Saint-André à surnommer les Manu Samoa les « coupeurs de têtes ». Mais le staff tricolore n’entend pas réduire les hommes de Pat Lam à ce simple aspect morphologique : « Ils sont hélas toujours aussi coupeurs de tête, confirme l’entraineur des lignes arrières Patrice Lagisquet. Demandez-le aux Gallois qui ont laissé des plumes contre eux (victoire des Samoa 26-19 à Cardiff) ! Mais il n’y a pas que ça. Il y a du talent, de l’efficacité, de l’organisation… tout ça fait qu’ils forment aujourd’hui une belle équipe. » Le récent exploit en terres galloises, « grand chelemard » au dernier tournoi des VI Nations, ne fait que renforcer ce sentiment.

Des visages connus du Top 14

Côté joueurs, pas question non plus de sous-estimer la 9e nation mondiale au classement IRB, qui dépassera le pays de Galles en cas de victoire dans l’enceinte dyonisienne samedi. L’équipe qui devait être la moins dangereuse des trois nations du Sud de cette tournée d’automne 2012, pourrait bien se révéler la plus redoutable. Des Bleus très respectueux de leur prochain adversaire donc, à l’instar de l’ailier Vincent Clerc : « Il y a de la crainte, mais elle est positive car source de motivation, assure le Toulousain. On sait que physiquement, ils font partie des joueurs les plus durs au monde. Ils ont aussi trouvé de bons repères collectifs et jouent beaucoup plus intelligemment qu’il y a quelques années. »

Une maturité tactique acquise pour certains au contact des meilleures équipes du Top 14, à l’image des colosses Census Johnston (1,91m, 138 kg, pilier à Toulouse) Iosefa Tekori (1,98m, 123 kg, deuxième ligne Castres) ou Ti’i Paulo (1,83m, 110kg, talonneur à Clermont). L’occasion pour eux de montrer une fois de plus leur valeur face à la nation qui les a révélés au plus haut niveau. Les Bleus sont prévenus, ils devront livrer samedi une féroce bataille face aux imposants Samoans, et être prêts souffrir et terminer la rencontre « mâchés » pour reprendre les termes de Florian Fritz. A la clé, une tournée d’automne particulièrement réussie et fondatrice pour la bande à Saint-André.

Anthony Tallieu avec Laurent Depret