Affaire Jegou-Auradou: "C’est dénigrant pour les femmes", l’avocate de la plaignante scandalisée par le retour à la compétition d’Auradou avec Pau

Retour au terrain pour Hugo Auradou. L'international français va retrouver les pelouses du Top 14 avec Pau à Perpignan ce samedi (16h30), presque trois mois jour pour jour après l'affaire de viol présumé, pour laquelle il est toujours poursuivi en Argentine avec Oscar Jegou.
"Il démarrera la rencontre", a précisé le manager de la Section paloise, Sébastien Piqueronies, vendredi en conférence de presse à la veille de ce match de la 5e journée de championnat. "Il n'y a pas de surprise, vous l'avez vu s'entraîner avec nous, le jour est venu de le mettre sur un terrain de rugby et ça sera demain (samedi)", a-t-il ajouté, évoquant "le fruit d'une logique d'accompagnement", "une étape de plus, la logique des choses depuis le mois de juillet."
"Un message ténébreux, une légitimation de la violence"
Si Pau compte sur le retour à la compétition du joueur de 21 ans pour grimper au classement (le club est 8e), retrouver sur le terrain un joueur toujours mis en examen est inacceptable pour l’avocate de la plaignante: "Le club n’a aucune éthique à partir du moment où il n’écarte pas, au moins jusqu’à une décision juridique sur l’affaire, un joueur qui reste à ce jour mis en examen pour des délits gravissimes", a déclaré Natacha Romano au Parisien. "Quel exemple donne-t-on aux jeunes sportifs du monde entier? C’est dénigrant pour les femmes. Le fait que le club permette à une personne inculpée de jouer signifie qu’il la soutient. C’est un message ténébreux, une légitimation de la violence."
Vendredi, le manager palois Sébastien Piqueronies, avait défendu son choix: "Rien ne l'interdit de jouer au rugby, il est présumé innocent. Aujourd'hui il convient à ceux qui le défendent et à la direction du club d'assumer la cohérence comme ils l'ont fait depuis le début."
Hugo Auradou et Oscar Jegou, tous deux 21 ans, sont inculpés en Argentine de viol aggravé, car en réunion, pour des faits présumés survenus dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre d'hôtel de Mendoza, où ils venaient de remporter un match contre l'Argentine pour leur première sélection avec le XV de France.