Une victoire les 100 ans dans le Top 14: Clermont lance sa saison face à Pau

Le soleil inondait le Michelin. Le champagne était au frais. Les petits fours préparés. Les joueurs "sapés comme jamais", paletot blanc - la couleur originelle du club - avec le logo d'époque sur le dos. La liste des invités prestigieuse, avec plus de 150 anciens joueurs du club réunis pour célébrer une longévité dans l'élite du rugby français dont seul le Stade Toulousain peut s'enorgueillir.
En clair, le cadre était idéal pour une journée de célébrations, entamée, dès le matin, par la pose de la première pierre du futur centre d'entraînement "One Asm", qui regroupera dans quelques mois toutes les composantes du club. "C'est une journée spéciale. On ne voulait pas gâcher la fête", avouait après coup Thomas Ceyte.
Un début de match sérieux mais fragile
Au moment d'entamer la deuxième période pourtant, tout le monde avait sagement garder les cotillons dans la poche. Certes, l'ASM menait (22-17), froidement réaliste, en s'appuyant sur son arme fatale, les ballons portés. Mais les hommes de Christophe Urios, sous pression après deux défaites et zéro point en deux matches, ne respiraient pas une totale sérénité.
"On a un peu douté en début de deuxième mi-temps", reconnaissait un Thomas Ceyte toujours précieux. Une forme de doute qui avait aussi envahi des tribunes qu'on a connus bien plus bruyantes, surtout pour un "before" festif.
Le tournant de la rencontre
On était là à un tournant. Là où se fait la bascule, entre la soirée possiblement mémorable. Ou le retour à la maison, plus tôt que prévu. Sans avoir le temps de s'enivrer. C'est le moment que choisissait les Auvergnats pour définitivement prendre le contrôle. Plus de vitesse. Plus de maîtrise. Une conquête solide. Un banc impactant. Deux essais coup sur coup de Dessaigne puis d'Akaladze. A la 54e, le break était fait (36-20). Et les Palois défaits. "On était invité à la fête, mais on a été qu'invités", imageait l'entraîneur palois Sébastien Piqueronnies, évidemment au courant du contexte particulier de la rencontre.
Un final en apothéose
Ne restait plus aux Clermontois qu'à dérouler. Libérés. Sous la houlette d'un Plummer, ambianceur en chef particulièrement inspiré dans la dernière demi-heure. 50-27, un premier succès, le bonus offensif en poche. Rougerie, Marsh, Bonnaire et consorts pouvaient se lever dans les tribunes du Michelin. La fête n'est pas gâchée. "Il n'y a pas la fête! Maintenant, on a le droit de bien se préparer pour le Racing" (où l'ASM se rendra le week-end prochain), tempérait Christophe Urios. Et le coach clermontois d'ajouter, sourire en coin. "En tout cas, c'est que j'ai dit aux joueurs. Mais ce que je leur dis, des fois, ils ne l'entendent pas...".