Bayonne peut encore y croire

Boutaty et Huget peuvent être satisfaits. L'espoir reste vivace à Bayonne - -
Ils avaient la rage au cœur, certainement un peu de peur au ventre, et ce léger supplément d’âme qui a fait basculer le derby de leur côté. S’ils avaient fait preuve d’un pareil engagement depuis le début de la saison, qui sait quels sommets tutoieraient les Bayonnais à trois journées de la fin du championnat. Ce samedi, les hommes de Didier Faugeron jouaient pour ne pas mourir. Une défaite les aurait en effet pratiquement condamnés à la Pro D2. Mais la botte efficace de l’ouvreur sud-africain Potgieter, auteur de 21 points, et une défense intraitable lors de l’ultime baroud biarrot permettent à l’Aviron de se rêver un autre destin.
« C’est une équipe qui a voyagé à travers pas mal de tempêtes, confiait l’entraineur Didier Faugeron. Cette victoire remet un peu de joie dans le vestiaire. On l’a sans doute un peu plus méritée. On a répondu présent quand on était proche des lignes. Sur les ballons portés, on a été très efficace. » Certes, ce match ne fut pas celui des grandes envolées. Un seul essai sera marqué sur un éclair de l’ouvreur biarrot Peyrelongue qui après avoir percé plein champ sert le surpuissant Bolakoro pour un essai du BO entre les poteaux (50e). Sept points qui ramèneront le BO à deux longueurs de l’Aviron, alors qu’il restait une demi-heure à jouer. Malmenés, les locaux soutenus par 17 000 âmes ne craqueront pas. « C’est la première fois depuis le début de la saison qu’on affiche un tel état d’esprit, dans la conquête, l’envie d’avancer, savourait le 3e ligne bayonnais Guillaume Bernard. On a eu une communion terrible. On était au ras des pâquerettes. On se relance. »
Yachvili : « Bayonne mérite sa victoire »
Sous les yeux d’un tandem de présidents Blanco-Afflelou assis côte à côte en tribune, et alors que le public bayonnais réclamait en chambrant la ‘‘libération’’ de Lulu Harinordoquy, père d’Imanol, coupable d’être descendu sur la pelouse lors du match aller pour défendre son fils, Biarritz trop indiscipliné, reconnaissait le surplus d’envie adverse. « On a manqué un peu de maitrise, une conquête irrégulière. Bayonne mérite sa victoire, nous, on a été un peu trop fébrile », analysait le demi de mêlée du BO Dimitri Yachivili. Si le coach biarrot Patrice Lagisquet retient « un bon point de bonus défensif », Biarritz n’a pas encore totalement assuré son maintien. Une victoire lors de l’un des trois derniers matches devrait cependant les mettre à l’abri. A Bayonne, même si on compte encore trois points de retard sur le premier non-relégable Bordeaux-Bègles, l’espoir est revenu. Et c’est tout ce qui compte pour Huget et les siens.
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Clermont valide son billet|||
Le ciel leur serait-il tombé sur la tête ? Battus vendredi sur la pelouse de Perpignan (25-10), encaissant au passage leur 2e défaite d’affilée après la déroute d’Edimbourg (19-14), les Toulousains ont perdu ce samedi leur fauteuil de leader du Top 14. La faute à Clermont, bourreau du Stade Français (25-9) et qui s’empare de la tête du classement au bénéfice des confrontations directes. Les Auvergnats sont désormais officiellement qualifiés pour les demi-finales. « On a pris 4 points. C’est important, a apprécié le coach clermontois Vern Cotter. On peut avancer tranquillement sur les autres matches. On n’a pas fixé d’objectifs de première place. » Largement dominés dans l’antre de Marcel Michelin, les Stadistes ont réalisé une bien mauvaise opération dans le duel qui les oppose aux rivaux franciliens du Racing-Métro 92 pour une place dans le Top 6. Respectivement 7e et 6e au classement à l’orée de cette 23e journée, les deux formations n’étaient séparées que d’un point. Un écart qui est passé à six unités après la large victoire avec bonus du Racing (40-19) contre Brive. A trois journées de la fin, le Stade Français a épuisé tous ses jokers et devra impérativement remporter le derby face au Racing lors de la 25e journée (4 mai au Stade de France).