
Biarritz: avec quelle équipe pour jouer en Top 14 ?
La nuit a été courte. Ou plus exactement, elle ne s’est jamais arrêtée. Victorieux d’un derby aussi pauvre que haletant contre Bayonne, le Biarritz Olympique a fêté comme il se doit son retour en Top 14. D’abord au stade, puis à la plage en famille ce dimanche après-midi, sous le soleil. Il faut dire que les Biarrots sont passés par toutes les émotions avant de s’imposer au bout du suspense et d’une séance de tirs au but dans une enceinte d’Aguiléra remplie et bouillante comme rarement. Pourtant, après les célébrations, viendront rapidement les questions. Comment le BO va-t-il être en mesure de rivaliser en première division ? Avec quels renforts, pour ne pas faire l’ascenseur ou vivre une saison aussi galère qu’Agen ? Le temps presse évidemment avant l’ouverture de la saison prochaine, dans deux mois et demi.
"On fera avec nos moyens et nos convictions, explique le président Jean-Baptiste Aldigé à RMC Sport. Bon nombre de commentateurs ont expliqué que jamais cette équipe-là ne pourrait exister en Top 14, qu’on allait prendre une déculottée contre l’équipe de Top 14 dans ce match de barrage. Je n’ai pas vu 25 classes d’écart… Il y a plein de sortes de rugby, mais ce qui compte c’est de croire que nous sommes un groupe, la façon dont on le fait et d’aller dans le même sens. Chez nous, ce n’est peut-être pas très académique à tous les étages du club, à commencer par moi... On jouera crânement notre chance. On sera sans doute le plus petit budget de Top 14 mais on ira avec toute notre fierté de représenter Biarritz et donner le meilleur visage possible."
Barry Maddocks dans le staff
Dans le staff, aux côtés de Shaun Sowerby, un nouvel homme fort arrivera cet été pour compenser le départ de Nicolas Nadau à Grenoble. Il s’agit de Barry Maddocks, qui sera en charge des lignes arrières. L’arrivée du Gallois est bouclée. Chez les joueurs, là aussi, les dirigeants basques avaient déjà bien avancé mais pas achevé leur recrutement. Le demi de mêlée international argentin Tomas Cubelli sera l’une des têtes d’affiche, tout comme le demi d’ouverture anglais des Harlequins Brett Herron, sans oublier le deuxième ligne polyvalent Josh Tyrell, le troisième ligne agenais Antoine Erbani ou encore le pilier Zakaria El Fakir.
D’autres recrues suivront dans les jours ou semaines à venir pour rejoindre un groupe qui s’appuiera encore sur ses éléments d’expérience, comme le Néo-Zélandais Francis Saili et le capitaine anglais Steffon Armitage, le héros du week-end. Début septembre, Biarritz se lancera dans le grand bain du Top 14. Un autre monde, encore plus concurrentiel. "Voilà trois ans, on a embrassé la cause du BO qui était relégué en Fédérale 1, rappelle Aldigé. Et en trois ans, on a remis le BO là où il doit être dans le cœur des gens, c’est-à-dire en Top 14. On est le petit poucet qui vient de péter la porte. On est très heureux, très fiers. On a donné beaucoup de bonheur aux Biarrots et on a prouvé que la ville de Biarritz pouvait avoir un club professionnel alors qu’on a beaucoup entendu ces six derniers mois que ce n’était pas le cas…"