Biarritz part en vacances sur une indigestion

- - -
Le score, flatteur, de 17-6 à la pause avait fait naître de fous espoirs dans les esprits biarrots. Et puis emporté par la furia clermontoise, Biarritz n’eut plus que son courage pour s’opposer à un adversaire déchaîné. Une magnifique résistance, insuffisante malgré tout pour gagner le droit d’affronter Toulouse en demi-finale. « On a été plein d’abnégation, de courage, mais ça n’a pas suffi », a ainsi reconnu le pilier du BO Sylvain Marconnet. Clermont a mérité sa victoire mais par deux fois, les décisions de l’arbitre de la rencontre, M.Rebollal, ont provoqué la confusion.
Sur l’essai de Brock James (59e) d’abord, où l’Australien filou n’a pas respecté un « arrêt du temps » qu’aurait prononcé le directeur de jeu suite à un carton jaune infligé à l’arrière biarrot Balshaw, et alors même que des soigneurs du BO étaient entrés sur la pelouse pour s’occuper d’Harinordoquy et Ngwenya à terre. Une incompréhension qui permit aux champions de France en titre de recoller à 13-17. Sur l’essai de Lapandry (71e), l’arbitre vidéo mettra trois minutes, une éternité, à accorder cinq points supplémentaires aux Clermontois, rompant avec l’usage selon lequel le doute profite à la défense. Dans les couloirs du stade Marcel-Michelin, M.Remollal, sûr de son fait, déclarera avoir fait appel à la vidéo uniquement pour confirmer une décision dont il était déjà certain.
Blanco muet, Gonzalez échaudé
Regard noir et visage crispé, le président du BO Serge Blanco préfèrera éviter la presse à la fin de la rencontre. Seul l’entraîneur des avants, Jean-Michel Gonzalez, lâchera d’une voix sourde : « Les joueurs ont été héroïques, ça aurait été bien que l’arbitre soit aussi héroïque. Je n’ai pas vu un essai, donc il n’y a pas essai. » L’arbitrage certes discutable de la rencontre ne saurait masquer l’inconstance d’une équipe du BO à réaction dans les grands rendez-vous cette saison. En quart de finale de Coupe d’Europe face à Toulouse, les Biarrots menaient 17-0 à la mi-temps pour finalement s’incliner 20-27. Cette fois, leur rêve de dernier carré s’est envolé sur un rédhibitoire 24-0 encaissé à partir de la 40e et une pénalité d’Anthony Floch. Ce samedi matin, pas une ombre ne troublait la quiétude de centre d’entraînement du BO, alors qu’un décrassage était prévu en cas de victoire. Laissés au repos complet jusqu’à lundi, l’heure des vacances approche pour Yachvili et sa bande.