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Boudjellal répond à Lorenzetti

Mourad Boudjellal et Jacky Lorenzetti

Mourad Boudjellal et Jacky Lorenzetti - -

Avant la demi-finale de Top 14 entre Toulon et le Racing, vendredi à Lille, Jacky Lorenzetti et Mourad Boudjellal ont lancé le match par presse interposée. Sur le ton de l’humour, les deux présidents se sont ainsi offert une belle guerre de mots.

Si le coup d’envoi de la demi-finale entre Toulon et le Racing ne sera donné que vendredi à 20h45, le match est déjà lancé depuis le début de la semaine. La faute au show de Jacky Lorenzetti et Mourad Boudjellal. Voulant certainement enlever de la pression à leurs joueurs, les présidents des deux clubs se sont offert une belle guerre des mots lundi et mardi lors de leur conférence de presse respective. Comme à l'accoutumée, c’est Mourad Boudjellal qui a allumé la mèche en premier. « On ne joue pas dans la même cour, on ne passe pas les même vacances, on ne voyage pas dans les même avions. Je vais venir à Lille en TGV, les autres vont venir en jet privé, a déclaré le président du RCT. On est pas du tout dans la même cour et quand je dis ça, ce n’est pas une critique, je suis même plutôt admiratif, bravo. »

Lorenzetti : « J'espère que Mourad arrivera à l'heure »

Le choc des grandes bouches est lancé. Et à ce petit jeu, Jacky Lorenzetti s’en tire également très bien. « J’espère que Mourad arrivera à l’heure car j’ai quand même appris qu’il allait venir en stop depuis Toulon jusqu’à Paris et qu’après, il allait prendre le métro, puis le bus pour monter jusque Lille, s’amuse le propriétaire et président du Racing Métro 92. Il faut quand même lui dire qu’il y a du chemin entre Toulon et Lille, il ne faut pas qu’il se perde en route. »

Imitant à merveille son homologue toulonnais, l’ancien patron de Foncia, qui a donné moins 8% de chance à son équipe d’aller en finale, n’en reste pas là et s’attarde (un peu) sur le chapitre financier. « Ça me fait rire parce qu’il oublie qu’il a un budget supérieur au nôtre. Il y’a une humoriste, Anne Roumanoff, qui a l’habitude de dire "On ne nous dit pas tout." Pour Toulon, il (Mourad Boudjellal) ne nous dit pas tout. Mais ceci dit, il a un gros budget. Il ne faut pas oublier qu’il a six millions d’euros donnés par les pouvoirs publics. Je n’ai pas cette chance. Je pense que nous autres entrepreneurs d’entreprise de rugby, on doit faire en sorte de moins solliciter les pouvoirs publics de manière à être le plus autonome possible. »

« Si je gagne, j'embrasserai Jacky sur la bouche »

Dans le même style, la réponse de Boudjellal ne manque pas de piquant. De son hôtel à Paris, le président du champion d’Europe, qui défendra son titre face aux Saracens le samedi 24 mai, a un peu plus envenimé la petite guéguerre des présidents. « Je suis monté en TGV à Paris, comme je l’avais dit. Et après, je prendrai mon petit train pour Lille, a-t-il confié sur RMC dans le Moscato Show. Je pense que Jacky s’est vexé car j’ai dit que j’étais le seul président des demi-finalistes à aller à Lille en train. Mais y aller en jet privé n’est pas une insulte. Je lui préparai la route pour les gonzesses. Si j’avais un jet privé, je le garerai devant le bureau car c’est un attrape-gonzesses de première. (…) Moi je prends le métro et le RER et je trouve ça bien. La ligne 14 est très pratique. » Mourad Boudjellal n’est pas resté indifférent aux attaques financières de son homologue parisien.

Et toujours sur le même ton, il a tenu à clarifier la situation. « Il fait un racisme anti-Sud. Il dit qu’on lui cache tout, mais il y a une loi qui dit que les collectivités ne peuvent pas subventionner les clubs professionnels à hauteur de plus de 3,6 millions d’euros, explique-t-il. Nous, nous percevons 2,9 millions d’euros. Il pense que dans le Sud, on ne respecte pas les lois. Je peux comprendre que Jacky ait un problème avec l’argent car quand tu es le seul Suisse exilé fiscal en France, c’est qu’il y a un truc que tu n’as pas compris (rires). » Le match de vendredi promet d’être électrique. Et si l’avant-match ne manque pas de piquant, la troisième mi-temps risque également d’être animée. « Si je perds, je ferai la bise à Jacky. Mais si je gagne, je l’embrasserai sur la bouche, s’engage Mourad Boudjellal. J’éviterai de manger du maroilles avant. »

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A.M.