Bouscatel/Boudjellal : petits règlements de comptes entre amis

Depuis que Mourad Boudjellal, le président de Toulon, a laissé entendre que les finances du Stade Toulousain de René Bouscatel ne seraient pas forcément transparentes, les deux hommes règlent leurs comptes, par médias interposés.

Boudjellal met le feu aux poudres

Si Toulon et Toulouse ne s’affronteront pas avant le mois de mars, en coulisses, le match entre les deux présidents fait rage. A coups de communiqués, René Bouscatel et Mourad Boudjellal s’envoient pique sur pique, pour une petite guéguerre médiatique sans grand intérêt. A la base, c’est une interview du patron du RCT dans Sud-Ouest, évoquant le budget et la masse salariale du Stade Toulousain, qui a mis le feu aux poudres. « Quand je vois le budget des Toulousains et la masse salariale qu'ils annoncent, je suis un peu inquiet sur leur capacité à gérer un club. (…) Ils doivent payer les petits fours et les nuits d'hôtel un peu cher. S'ils ont besoin que je les aide, je me tiens à leur disposition pour venir, en compagnie de ma contrôleuse de gestion, les aider à trouver où faire des économies. René, il faut se reprendre ! »

Bouscatel rétorque

Des mots qui n’ont pas manqué de faire réagir, au quart de tour, un René Bouscatel dénonçant des attaques « puériles et infantiles du facétieux président du RCT ». Dans son communiqué, le Toulousain propose d’ouvrir ses comptes au Toulonnais, et de « l’inviter à l’un de nos cocktails, lui confirmant l’excellence de leur qualité ». Pour éteindre l’incendie, Boudjellal réplique par un nouveau communiqué, en mêlant excuses, tutoiement, et ironie : « Mon cher René, je n'ai bien sûr aucune légitimité à vérifier les comptes du Stade Toulousain, club que je respecte énormément. Je suis désolé que tu aies pu prendre mon intervention au premier degré (…) C'est avec plaisir que je me rendrai dans vos réceptions qui à l'instar de celles de l'ambassadeur, sont très réputées. Excellentes fêtes de fin d'année à toi et au Stade Toulousain. »

L’épilogue ?

Fin de l’histoire ? Pas tout à fait. Joints au téléphone par RMC, les deux hommes ont jeté encore un peu d’huile sur le feu. Bouscatel s’est déclaré « obligé de répondre aux accusations de tricherie », et n’a pas hésité à contre-attaquer. « Si M. Boudjellal peut m’expliquer, qu’avec un budget déclaré à la Ligue de 21 millions, il peut avoir l’effectif qu’il a, alors là je suis preneur de toute leçon, mais je souhaite être accompagné, de manière à tout comprendre. »

De son côté, Boudjellal, de qui tout est parti, a semblé vouloir prendre un peu de hauteur. « Il veut qu’on mesure qui a la plus grande (rires) ? C’est fou qu’il ait pris ça au premier degré. C’est de l’humour. Dans le rugby, ça manque de second degré. Il est un peu parano, mais s’il veut jouer à ça, il n’y a pas de problème ». Pas de problème, si ce n’est que cette histoire n’a que trop duré. Vivement le match sur le terrain.

A.T, avec L.D.