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Clermont, enfin la bonne année ?

Après les échecs de 2007, 2008 et 2009, enfin l'année du sacre pour l'ASM ?

Après les échecs de 2007, 2008 et 2009, enfin l'année du sacre pour l'ASM ? - -

Battu lors des trois dernières finales, jamais sacré, l’ASM retrouve Perpignan, samedi au Stade de France (20h45), pour un titre de champion qui s’est toujours refusé à l’Auvergne.

Si le Brennus était une prime à la régularité, Clermont devrait brandir le Bouclier dimanche matin place de Jaude. Les Auvergnats, qui affrontent Perpignan en finale du Top 14, samedi soir au Stade de France, trustent le plus haut niveau depuis plusieurs saisons. Dix finales, dont quatre d’affilée depuis 2007, sont le signe indiscutable que l’ASM fait partie des meilleures équipes du rugby hexagonal du moment. « On est les plus réguliers depuis quatre ans, plaide le talonneur Mario Ledesma. Il faut le confirmer par un titre parce que des fois tu as la faiblesse de penser que c’est déjà bien d’être en finale. »
Et oui. Depuis trois ans, le Stade de France est la fosse où Clermont est venue enterrer ses rêves de titres. Battu par Paris en 2007, Toulouse en 2008 et Perpignan en 2009, le club du président Fontès à un compte à régler avec l’enceinte dionysienne. Tombé de haut les saisons passées alors qu’il portait le costard XXL de favori, l’ASM va enfiler samedi le bleu de travail de l’outsider. Une situation qui n’est pas pour déplaire aux Jaunards face à des Catalans, champions d’automne et premiers de la saison régulière. « Il y a moins de tension cette année, fait remarquer l’arrière Anthony Floch. On a moins dominé, on est moins attendu, on ne part pas dans la peau du favori. »

Tous unis derrière Brock James

Symbole de ce talent en quête perpétuelle de couronnement, le demi d’ouverture Brock James. L’Australien, meilleur marqueur du Top 14 en 2007, 2008 et 2009, a parfois le pied qui flanche lors des grands rendez-vous. Ce fut le cas en finale contre l’USAP la saison dernière ou plus récemment en quart de finale de Coupe d’Europe contre le Leinster. Auteur d’un match plein contre Toulon en demies, James s’est retrouvé. « La demi-finale lui a fait du bien, se réjouit l’entraîneur Vern Cotter. Je suis content pour lui, il est revenu après le coup de pompe qui a suivi le match contre le Leinster. » Ses coéquipiers n’ont jamais cessé de croire en lui. « Il va nous emmener au bout », glisse Floch. A l’instar de leur arrière, les Clermontois font preuve d’une nouvelle solidarité, née des déceptions passées et d’une saison moins dominatrice. « On se sert plus les coudes, explique Julien Malzieu, l’ailier international. Le quart et la demie, où il a fallu batailler, nous ont rendus plus solidaires. C’est vrai pour les 23 mais aussi pour tous ceux qui sont là pour nous faire travailler. »
Loué pour sa dimension populaire, l’ASM va peut-être devoir se replier sur lui-même le temps de la finale pour trouver les clés du succès. Ledesma en est convaincu : « Je veux gagner ce match pour moi et mes coéquipiers, si on commence à écouter le boucher, le boulanger et le mécanicien ça va être compliqué. Cette année c’est la bonne. » L'Argentin peut d’ors-et-déjà méditer sur une statistique favorable à son équipe. La seule fois que deux équipes ont joué deux finales consécutives du championnat de France, Perpignan, battu en 1938, l’avait emporté l’année suivante. Au tour de Clermont ?

Louis Chenaille (avec Julien Tellier à Clermont)