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Faire jouer ou ménager ?

Jauzion et les 23 Bleus jouent-ils leur matches en club à fond quand ils sont sélectionnés sous le maillot tricolore ? Pas sûr...

Jauzion et les 23 Bleus jouent-ils leur matches en club à fond quand ils sont sélectionnés sous le maillot tricolore ? Pas sûr... - -

A une semaine de l’ouverture du Tournoi des VI Nations, les équipes doivent jongler entre les besoins des clubs et les désirs de mise à l’écart des internationaux. Pas facile.

Au menu de cette 16e journée de Top 14 ? Biarritz (9e)-Toulouse (1er), Clermont (4e)-Bayonne (5e) et Paris (2e)-Perpignan (3e). Autant dire une journée riche en affiches. Les clubs trustant les premières places du Top 14 se retrouvent pour des chocs au sommet. Des clubs qui sont aussi les principaux pourvoyeurs de l’équipe de France, puisque 15 des 23 joueurs retenus pour l’Irlande et l’Ecosse y évoluent. Ce constat pose la question de la gestion voire de l’auto-gestion des internationaux, à une semaine de l’ouverture du Tournoi des VI Nations.

Alors que ceux-ci prendront le chemin des centres d’entraînements de leurs équipes nationales, les autres seront en vacances. Ainsi, joue-t-on avec la même intensité et la même envie quand on sait que quelques jours plus tard on livrera un match international ? « Oui » rétorque sans hésiter le flanker italien du Stade Français Mauro Bergamasco : « Je ne pense pas que l’on puisse se relâcher, même inconsciemment. Chaque match prépare le suivant et on a forcément envie de le jouer avec la même agressivité. Encore plus quand c’est une affiche. On est compétiteur, on ne pense qu’à ça. »

Ces propos sont plus nuancés dans la bouche de son entraîneur des avants, Fabrice Landreau. La gestion se fait au cas par cas : « Tout dépend du match, du joueur et de son temps de jeu. Avant une échéance internationale, certains préfèrent se ménager et affiner leur préparation. Ils ressentent le besoin de se régénérer. Et s’ils ont énormément joué, il arrive un moment où il faut accepter de les préserver. » Car même si le club reste une priorité, autant sacrifier ses meilleurs éléments sur quelques dates plutôt que de risquer la blessure. Alors on anticipe. Comme à Paris où tout est calé pour les semaines à venir : « Sur la tournée de novembre, on ne leur avait pas laissé le choix. Là, on a déjà planifié avec les joueurs concernés qui seraient au repos et quand. »

Jacques Brunel, parce qu’il est l’ex-entraîneur adjoint de l’équipe de France, est un de ceux les plus à-mêmes de trouver des compromis. « On essaye de gérer tout ça en bonne intelligence, explique le manager de l’USAP. Pour que les garçons tiennent leur rôle en club mais pour qu’ils puissent aussi postuler à l’équipe de France. » Mais il se refuse à imaginer qu’un international puisse faire l’impasse sur un match. « Si un joueur est sur le terrain, échéance à venir ou pas, il se livrera toujours pleinement. Il sait qu’il sera jugé et aura forcément à cœur de justifier sa place. »

La rédaction - Lauren Horky