RMC Sport

Fickou: "Je ne regrette pas une seule seconde" d'avoir rejoint le Stade Français

placeholder video
Après six saisons passées à Toulouse, et un an avant la fin de son contrat, Gaël Fickou a rejoint le Stade Français cet été. Le centre international (24 ans, 38 sélections) se confie pour RMC Sport après avoir effectué ses grands débuts la semaine dernière.

Gaël Fickou, comment s’est déroulée votre intégration et votre première avec le Stade Français?

Cela s’est fait facilement. Nous avons été bien accueillis. On connaissait déjà pas mal de joueurs, notamment en sélection, ça facilite les choses. On est tombé dans un club où l’on se sent bien. Quand je suis arrivé à Toulouse, je ne pensais jamais porter ce maillot du Stade Français. Mais je suis content, une autre histoire démarre et une page se tourne. Au début, il y avait forcément un peu d’appréhension, je me demandais comment ça allait se passer. Mais de jour en jour, j’ai été rassuré. L’ambiance au sein du groupe est très bonne et on s’entraîne bien, très dur. La semaine dernière, contre l’UBB, c’était une belle première même si d’un point de vue rugby, ce n’était pas la meilleure individuellement et collectivement, mais la victoire était là (20-8).

Et la vie à Paris?

Pour l’instant, on n’en profite pas trop. On s’entraine dur et on se repose. C’est sûr que c’est agréable de pouvoir aller manger dans de bons restaurants, même si c’est aussi très bien à Toulouse de ce point de vue, mais c’est vrai que c’est cool de pouvoir faire des tours dans Paris. C’est une très belle ville.

Votre arrivée à Paris s’est fait très tardivement en fin de saison dernière. Comment l’avez-vous vécu?

Cela s’est fait très tard car on ne savait pas où on irait. Ce qui était certain, c’est que je voulais voir autre chose et partir sans offenser qui que ce soit. C’était un choix personnel. J’avais à cœur de changer de club et de voir autre chose. Heyneke (Meyer) a su me convaincre de venir ici. Et je ne regrette pas une seule seconde. J’ai passé de superbes années à Toulouse. J’ai beaucoup appris et je leur dois énormément. Cela m’a permis de jouer une Coupe du monde et d’être en équipe nationale. Je ne remercierai jamais assez le Stade Toulousain, les entraîneurs qui m’ont fait confiance mais aussi les supporters qui ont toujours été derrière moi. Mais c’était un choix personnel. Je progressais de moins en moins, par ma faute surtout. J’étais dans un certain confort. Quand on est dans un club depuis un moment, on fait certaines choses de moins en moins où qu’on ne fait plus. J’avais besoin de renouveau. Toulouse se débrouille pas mal sans moi ni Yoann (Maestri), personne n’est irremplaçable. Je suis dans une nouvelle démarche et ça me fait du bien.

L’arrivée de Yoann Maestri (qui devait initialement rejoindre La Rochelle) a-t-elle également été déterminante dans votre décision de signer à Paris?

Bien sûr, elle a été très importante et pour lui aussi. S’il venait, il y avait de fortes chances que ce soit mon cas aussi. Et s’il n’était pas venu… Je ne sais pas trop. Je ne dis pas que c’est grâce à lui que je suis là mais cela m’a conforté dans ma décision finale vu que nous sommes très proches dans la vie. La présence de Talalelei (Gray) m’a également rassuré. Je ne suis pas arrivé ici en terre inconnue.

A un an de la Coupe du monde, n’est-ce pas un risque?

Certains me l’ont dit, peut-être. Je ne sais pas. On prend toujours des risques dans la vie. Je ne suis pas du genre à rester dans mon confort. Mais si je ne prends pas un tel risque à mon âge, même à un an de la Coupe du monde, je ne le prendrai jamais. Je me suis écouté. Tout le monde est très ambitieux au Stade Français avec l’envie de faire mieux que la saison dernière. Le président a mis les moyens pour avoir une grande équipe et le staff fait de même pour qu’on soit bon. C’est très dur, précis et très rigoureux. Pour l’instant, ça fonctionne plutôt bien sur le terrain et j’espère que ça va continuer avec ce groupe homogène. Le championnat est un long marathon avec de gros obstacles, et ce dès ce week-end à Clermont.

Pensez-vous tous les jours à la prochaine Coupe du monde?

Bien sûr. Ce serait mentir de dire non mais je sais que ça passe par de bons résultats avec le club. Il y a énormément de concurrence à mon poste. Ça fait évidemment partie de mes objectifs. Même si nous sommes encore à un an de cette Coupe du monde, ça se passe dès maintenant. Ça va arriver très vite. Un an, c’est un claquement de doigt.

Vous évoquiez ce déplacement à Clermont, comment l’imaginez-vous?

Les Clermontois vont être très durs à prendre. C’était le cas l’an dernier même s’ils étaient moins bons au classement. C’est un grand club avec des internationaux du monde entier. On a nos armes aussi et on doit y aller la tête haute face à une des plus belles équipes du championnat. Ils ont un groupe redoutable. On sait que ça ne sera pas facile et que tout le monde pense qu’on va perdre, mais justement on n’a rien à perdre! (Sourire.)

Qu’avez-vous pensé de leur large victoire (40-17) au Racing 92 la semaine passée?

Ils ont été assez impressionnants en étant très costauds devant. Camille (Lopez) a super bien géré le match avec beaucoup de rythme et d’alternance dans son jeu. Il a été très efficace et ils ont leur match référence à l’extérieur. Je suis sûr qu’ils seront très durs à prendre cette année. Ils seront focalisés sur ce championnat qui sera de toute façon très resserré. On le dit tous les ans, mais c’est encore plus vrai cette année. Il n’y a plus de petites équipes.

Jean-François Paturaud