Il y a déjà urgence pour Toulouse

Guy Novès (Toulouse) - AFP
Deux victoires, puis surtout quatre défaites d’affilée, placent le Stade Toulousain dans une situation très inconfortable, avec seulement un point d’avance sur les relégables et déjà sept de retard sur le 6e, 13 sur le leader clermontois. Depuis la création du Top 14, jamais le Stade Toulousain ne s’était retrouvé hors des six premiers (qualifiables pour les phases finales) après 6 journées. Mais 10 points au classement, c’est aussi le plus faible total de points du club en Top 14 à ce moment-là de la saison.
C’était déjà le cas la saison dernière. Mais à l’époque, le Stade Toulousain en possédait 16. Il est loin le temps de la première mouture du Top 14 (2005-2006), quand Toulouse caracolait en tête après 6 journées, avec un bilan quasi-parfait de 27 points (6 victoires en 6 matchs, 3 bonus) ! A Bayonne ce vendredi (20h45), puis face au Stade Français et Toulon à domicile, beaucoup de choses vont se jouer…
Toulouse présente les mêmes « symptômes » toutes les semaines. Une conquête famélique, avec notamment la 14e mêlée en matière d’efficacité. La pire du Top 14 ! Une touche également en difficulté et une confiance qui s’est étiolée au fil de ces quatre défaites successives, pour preuve les 13 en-avants lors du match au Racing. Les blessés, notamment les piliers Jonhston, Kakovin et le Sud-Africain Steenkamp qui est avec sa sélection, sont nombreux (14 la semaine passée contre le Racing).
Et ces absences lèvent le voile sur un recrutement très insuffisant, avec les prestations de Tialata, Pulu (joker médical de Ferreira) et à un degré moindre, Palisson. Actuellement, seul Harinordoquy remplit son rôle, plutôt avec brio d’ailleurs. Mais le club fait aussi face à une concurrence qui est devenue exponentielle en Top 14.
Quand il n’y avait que le Stade Français pour rivaliser avec lui avant, voire Biarritz ou Clermont, le Stade Toulousain doit maintenant faire face à une armée de clubs (Toulon, Clermont, le Racing, Montpellier) qui lorgnent tous vers le Bouclier de Brennus, et à une catégorie d’outsiders qui s’est densifiée, largement capables de jouer les phases finales (le Stade Français, Bordeaux-Bègles, Grenoble, Castres).
Enfin, le fonctionnement du staff n’a pas l’air d’apporter toutes les garanties. William Servat, devenu entraîneur alors qu’il pensait continuer sa carrière de joueur, Jean-Baptiste Elissalde, qui a du mal à imposer sa patte et transmettre son talent de joueur, sont souvent pointés du doigt. Mais pour le moment, le manager Guy Novès, qui savait parler et manager une pléiade d’internationaux français il y a quelques années et qui a peut-être plus de mal à faire passer son message avec une légion d’étrangers, n’est pas dans le viseur. Pour le moment…