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La peur aux Basques

Fabien Barcella, de retour en championnat

Fabien Barcella, de retour en championnat - -

Prévu à San Sebastian avant d’être relocalisé en France, l’opposition du Centenaire entre Biarritz et Bayonne ce mardi (20h45) oppose deux équipes en mal de points et de confiance.

Le derby basque aurait sans doute mérité une centième édition plus prestigieuse. Avec d’un côté Bayonne, neuvième, et de l’autre Biarritz, dernier, l’affiche n’a pas de quoi faire saliver les fidèles de la côte basque. Biarrots et Bayonnais n’auront donc qu’une idée en tête : prendre des points. Si le succès s’accompagne d’une correction à l’encontre du voisin honni, la fête n’en sera que plus belle. Sinon, tant pis. Malgré leur situation comptable délicate (une victoire en dix journées), les hommes de Patrice Lagisquet semblaient pourtant détendus cette semaine. Comme si les retours conjugués de Barcella, Harinordoquy, Lakafia et Traille (seul Yachvili est toujours ménagé en raison d’une cuisse douloureuse), tous titulaires pour la première fois de la saison en Top 14, avaient offert une bouffée d’oxygène.

Mais c’est surtout la fébrilité bayonnaise qui inquiète. A peine mieux classé en championnat (seulement six points d’avance sur le premier relégable), l’Aviron rame. Christian Gajan a ainsi refusé de donner la composition de son équipe, comme c’est habituellement la coutume la veille de la rencontre. Quant à Thomas Lièvremont, il a volé au secours de Yoann Huget, interrogé sur son de retour de suspension pour un match délicat et toujours dans l’attente de sa réunion à l’AFLD le 15 décembre après ses trois « no-show ».

Une victoire en dix matchs pour les hommes de Lagisquet

Pas question donc d’en rajouter pour pimenter cette rencontre. Surtout quand on sait que certains supporters refusent de passer devant le stade de leur club ennemi. « Il n’y a pas besoin de beaucoup de mots pour expliquer ce derby », note le pilier Aretz Iguiniz, caution basque de Bayonne. « Les joueurs cultivent toujours la fierté de porter un maillot, reprend de son côté Patrice Lagisquet, directeur sportif du BO. Ils entretiennent ça avec les supporters. Ça ne doit pas disparaître. C’est important de respecter l’identité. »

Initialement prévue le 5 novembre, et remise en raison des risques de propagation des oreillons, la rencontre devait se tenir à Anoeta (San Sebastien) dans un stade de 30 000 personnes. Elle se déroulera finalement à Aguiléra, l’antre de Biarritz (voir par ailleurs). De quoi ajouter un élément dramatique supplémentaire à cet environnement déjà pesant. « Ça fait cinq ans qu’on n’a pas joué ici pour un derby, souligne Jérôme Thion. On a notre identité, nos supporters. On est très content de pouvoir le jouer ici. » Et comme les Bayonnais partagent cet avis, on a au moins trouvé un point d’entente entre les deux clubs.

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Ce très cher derby|||

Voilà un report qui fait mal aux finances de Biarritz. Initialement prévue le 5 novembre dernier, la fête contre le voisin bayonnais n’aura finalement pas lieu à Anoeta (San Sebastian), mais bien à Aguiléra, l’habituelle enceinte du BO. Les dirigeants biarrots auraient ainsi pu gagner 300 000€ supplémentaires. Un différentiel qui s’explique par les coûts liés à l’organisation comme la pose de la pelouse dans les en-buts trop courts (ndlr : environ 20 000€) ou encore par le versement de 17 000€ d’arrhes pour les traiteurs des loges et définitivement perdus. Il y a aussi le manque à gagner en termes de billetterie. Au moment de l’annulation, à une dizaine de jours de la rencontre, 20 000 des 30 000 places avaient déjà trouvé preneurs. Il a fallu rembourser tout le monde, puis donner la priorité aux abonnées et aux partenaires. « Ça nous fait perdre de l’argent, mais c’est comme ça, regrette le président Blanco. On va voir ce que cette rencontre peut nous amener  sportivement. J’espère que ça nous permettra d’équilibrer notre déception et de trouver la voie du succès dans notre opération de reconquête en championnat. »