La revanche de Laporte

Bernard Laporte - -
C’était écrit. Cette saison devait être celle qui marquerait le retour de Bernard Laporte. Après une tentative infructueuse dans le club de ses premiers amours, le Stade Français, faute de pouvoir apporter des garanties financières nécessaires au club parisien, Laporte avait rebondi. A la surprise de presque tous. Car « Bernie le dingue », comme on le surnomme parfois, n’est pas un homme comme les autres. Atypique et ne laissant personne indiffèrent, Laporte a trouvé sur la rade une équipe à son image. Entier, passionné, parfois pris de coups de folie. Mais si le RCT ne se caractérisait sportivement ces dernières années que par un effectif pléthorique, les coups de gueule et le charisme de Laporte l’ont transformé en collectif huilé capable de se hisser en finale du championnat.
Avec du recul, Laporte trouve-t-il dans ce parcours tortueux et surtout dans les problèmes qu’il a connus avec le Stade Français en début d’année, un motif de satisfaction ? L’intéressé s’en défend : « C’est pas du tout la même aventure. J’ai voulu sauver un club qui m’était cher. J’ai œuvré pendant 2 mois et demi. Il s’est passé ce qu’il s’est passé. Mais ce qui me fait plaisir, c’est que le club de Paris ne soit pas mort. Je n’ai pas de nostalgie, je ne veux pas qu’après moi, ce soit la mort d’un club. Si quand tu pars, ça plonge, c’est que tu n’as pas fait ce qu’il fallait. Je suis très content que le Stade Français ait été repris. Après, on s’en fout de l’aventure parcouru. Je n’ai aucun sentiment de revanche. »
Toulon veut construire pour durer
Mais Laporte ne se la joue perso, et s’empresse de ramener son club au centre du débat. Pour lui, la réussite du RCT est une surprise : « Le parcours de Toulon dans le rugby d’aujourd’hui et en 3 ans, c’est magnifique. Quand on l’avait fait avec le Stade Français, les grosses différences de budget n’existaient pas pareil. Aujourd’hui, les meilleurs sont toujours au rendez-vous : Clermont, Toulouse…. Maintenant, nous devons bâtir. » Et dire qu’en septembre dernier, personne n’aurait misé le moindre euro sur la présence du Racing club Toulonnais en finale. Et encore moins avec Laporte à sa tête.