RMC Sport

Ledesma, premier tango à Paris

Mario Ledesma

Mario Ledesma - -

Après avoir mis un terme à sa carrière de joueur à l’issue de la Coupe du monde, l’Argentin s’est jeté à corps perdu dans un nouveau défi : le Stade Français, à qui il entend apporter toute son expérience. Et sa légendaire grinta...

Des trémolos dans la voix, les larmes pudiquement dissimulées sous ses paupières, « Super Mario » s’efface. Après avoir découvert sur le tard la sélection des Pumas, le charismatique talonneur honore sa 78e et dernière cape en cette froide et triste soirée d’octobre. Dévasté après la cinglante défaite concédée aux futurs champions du monde néo-zélandais (10-33) en quart de finale à Auckland, Mario Ledesma (38 ans) tourne l’ultime page du premier livre de sa vie : « J’ai vécu ce match face aux Blacks avec beaucoup de joie, déclarait-il très ému après coup. Cette Coupe du monde, c’était ma dernière et j’étais venu ici pour la gagner. Je voulais en profiter au maximum et c’est ce que j’ai fait jusqu’à la dernière minute. C'était énorme de terminer ma carrière face aux All Blacks. D’ailleurs, j’ai réalisé mon meilleur match du Mondial. Maintenant, je pense à tout ce que je vais louper ! ».

« Mario, le grand Frère »

Que le terrain va lui manquer… Amateur de maté (infusion argentine) et de gargantuesques barbecues partagés en plein air avec femmes, enfants et coéquipiers, le natif de Buenos Aires appréciait énormément ses ambiances de vestiaires où il ne cessait de parler, comme pour rassurer l’ensemble de ses partenaires. Plus qu’un exemple à suivre, Mario Ledesma est alors un grand frère pour ses plus jeunes coéquipiers qui s’identifient à lui. Mais le rideau est définitivement tombé. Et une deuxième carrière démarre avec un nouveau club et un nouveau rôle. 

Après avoir mis de côté ses aigreurs devant l’absence de proposition des dirigeants clermontois, le casanier Sud-Américain a donc mis les voiles. Adios l’Auvergne où il s’était installé avec sa famille et son chien depuis 2005, direction Paris pour prendre en charge les avants du Stade Français. Dans la capitale, l’enfant de bonne famille retrouvera son compatriote et ancien compère de première ligne, le facétieux Rodrigo Roncero. Histoire de perpétuer à nouveau avec la tradition argentine au sein d’un club qui a vu défiler de nombreux Pumas (Agustin Pichot, Juan Martin Hernandez, Gonzalo Quesada, Juan Manuel Leguizamon). « Les Argentins, ce sont les derniers romantiques du rugby moderne », résume le consultant RMC Sport et ancien talonneur, Vincent Moscato. Un romantique à Paris : sur le papier, le casting est idéal. Place au terrain, dès samedi face à Clermont au Stade de France.

Le titre de l'encadré ici

« Clermont ? Je dois faire le deuil »|||

Mario Ledesma évoque les retrouvailles avec son ancien club ce samedi (16h15) au Stade de France. Et son nouveau métier d’entraîneur des avants du Stade Français. « Quand j’arrive au stade, j’ai encore envie de chausser les crampons et de sortir sur le terrain. Mais c’est normal… Maintenant, je dois faire le deuil et profiter du fait d’être coach. Devenir entraîneur est une suite logique dans la carrière de tout rugbyman. Tout se passe bien, même si les résultats ne sont pas encore au rendez-vous. En plus, il y a un gros match qui approche face à Clermont, mon ancien club. Ce n’est sûrement pas par le meilleur moment de les jouer parce que l’équipe tourne à plein régime. Clermont a gagné au Racing-Métro, à Toulon et ils ont mis 40 points à Perpignan. Mais samedi, je ne vais pas réfléchir à mes amis. Je suis 100% Parisien, même si à Clermont, je connais tout le monde. Là-bas, les jeunes étaient même mes protégés. Maintenant, ce sont eux qui portent cette équipe. Mais ce match peut lancer la saison du Stade Français. Et si aujourd’hui, je veux gagner un match, c’est bien celui-là… »