Montpellier: peur de la descente, egos mal placés... Les vérités de Mohed Altrad

S’il a finalement assuré sa place de barragiste en Top 14, le Montpellier HR s’est fait peur cette saison. Neuvième au classement au soir de la seizième journée après une défaite à domicile contre Perpignan (10-28), le MHR est finalement parvenu à redresser la tête pour décrocher sa place dans le top 6 en remportant huit de ses dix derniers matches de championnat. Au micro de RMC Sport, le président du club Mohed Altrad a évoqué avoir eu peur d’une descente en parlant d’un "miracle" sur cette fin de saison.
"Il y a une semaine, on regardait le bas du tableau. Franchement, je me suis demandé : "Sincèrement, est-ce qu’on doit s’inquiéter pour ne pas descendre?" Après, il y a eu ce sursaut: on fait neuf matches, on gagne huit matches d’affilée. C’est un miracle si on en est là", a ainsi lâché le président du MHR.
Altrad: "Il n’y a pas eu de panique"
Sous pression, Mohed Altrad a annoncé que la saison prochaine, l’actuel entraîneur Vern Cotter, toujours sous contrat jusqu’en 2020, occupera le poste de directeur du rugby et sera remplacé par Xavier Garbajosa sur le banc du MHR. Le président montpelliérain assure toutefois que cette décision n’a pas été prise sous la panique. "Il fallait un directeur du rugby. Tous les clubs anglo-saxons ont un personnage qui joue ce rôle-là. Je pensais à cette solution depuis très longtemps et non pas récemment. Il n’y a pas eu de panique même si certes, encore une fois, je regardais pendant quelques semaines vers le bas avec la crainte de descendre en Pro D2."
"Je ne sais pas s’il y a un homme de situation comme celle-ci, quand tout part en vrille. Est-ce que Vern (Cotter) aurait pu contrôler la situation? Peut-être, peut-être pas. Est-ce que quelqu’un d’autre aurait pu contrôler la situation? C’est très difficile. Il s’agit en aucune façon de stigmatiser Vern Cotter. Il a fait son boulot, la preuve, on en sort. Il a fait ce qu’il avait à faire correctement et moi aussi, je l’ai fait."
"Quelques personnes dont l’ego a pris le dessus sur l’institution"
Après MHR-Perpignan (10-28) lors de la 16e journée du Top 14, "immédiatement après le match, on s’est enfermé dans le vestiaire et on s’est dit tout ce qu’on devait se dire. Est-ce que le mal est définitivement évacué? Si on a des résultats, c’est réglé, mais moi je ne sais pas, parce que vous avez affaire à une valeur subjective que sont les hommes avec tout l’irrationnel qui nous caractérise."
Mohed Altrad a ensuite pointé du doigt "l'ego de quelques personnes qui a pris le dessus sur l'institution". "Dans ce club, on n’a pas beaucoup de bases solides parce qu’on n’a pas d’histoire, donc on est en phase de reconstruction permanente. Il n’empêche, intuitivement, je sens qu’on progresse. Dans les grands clubs comme Clermont, Toulouse, il n’y personne qui est au-dessus de l’institution. Chez nous, je ne suis pas sûr que ça existe, parce qu’il y a quelques personnes dont l’ego a pris le dessus sur l’institution et ça, ce n’est pas acceptable."