Racing 92: "Mon père ne me traite pas différemment des autres", assure Dan Lancaster, fils du coach

Dan Lancaster, après huit victoires consécutives à Jean-Bouin, le Racing a chuté lourdement face au Stade Français dimanche soir (40-24). Que s’est-il passé?
On avait un plan. On s’est entraînés de nombreuses semaines pour ce match. On sait à quel point il est important pour nous, pour les coachs, et la situation dans laquelle on se trouve. Mais on ne l’a pas exécuté, d’abord à cause du niveau du Stade Français ce jour-là, mais aussi de la pauvreté de notre jeu dans certains secteurs, on ne s’en cache pas. On a une chance de week-end d’effacer tout ça (samedi, 14h30 contre Toulouse), ça va être un grand match, on a hâte et on espère un grand résultat.
Quand on a appris votre venue au Racing, on était un peu surpris, puisque vous jouiez en deuxième division anglaise. Est-ce que c’était pour vous un transfert risqué, à cause de la différence de niveau et de la présence de votre père?
Ça n’est pas un parcours habituel, c’est certain. Je ne pense pas que beaucoup de joueurs aient fait ce trajet entre la deuxième division anglaise et l’un des plus grands clubs d’Europe. Mais il faut comprendre que je n’ai pas toujours joué à Ealing. J’ai fait partie de grandes équipes, à Leicester l’année où ils gagnent le championnat. J’ai joué avec des joueurs incroyables, là-bas mais aussi en équipe d’Angleterre moins de 20 ans. Beaucoup de mes anciens coéquipiers sont en équipe nationale. Oui ce n’est pas conventionnel, j’ai conscience de la différence de niveau, de ce que pourraient dire les gens de l’extérieur de ma situation. Mais je ne sors pas de nulle part, depuis la deuxième division anglaise.
Vous avez participé à toutes les rencontres depuis le début de la saison. Est-ce que ça ne va pas trop vite?
Selon l’opinion de certains, oui, c’est trop rapide. Je ne suis pas entraîneur, je ne choisis pas qui joue. Je travaille très dur pour m’améliorer et gagner le respect de mes coéquipiers, qui avaient leur opinion de moi aussi, et de mes coachs, notamment Fred Michalak qui a été super avec moi. Et également le respect des fans bien sûr. Pour certains c’est allé trop vite, mais moi je veux juste bosser, avoir des opportunités, parce que j’adore jouer des matchs importants, devant du monde.
C’est difficile d’être entraîné par votre père?
Non il m’a déjà coaché plein de fois, à différents âges, à l’académie. Oui c’est mon père mais c’est surtout l’entraîneur principal. La plupart de mes discussions sont avec Fred Michalak, qui m’aide beaucoup, me donne des conseils, travaille sur mon jeu. Mon père ne me traite pas différemment des autres, et mes coéquipiers peuvent en attester.
Vous parlez beaucoup rugby à la maison?
Oh oui beaucoup! Pendant mon enfance il a toujours été coach de quelque chose. De l’Angleterre, du Leinster... On a rarement été proches géographiquement, donc dès qu’on s’appelait, c’était pour parler de notre quotidien, donc du rugby. Mais on a une relation normale à l’extérieur du club, on est passionnés mais on ne parle pas que de ça.
Avez-vous l’impression que vos performances sont jugées différemment à cause de votre situation personnelle?
Tout le monde a une opinion, ce serait vraiment stupide et naïf de ma part de regarder la presse ou les réseaux sociaux. Est-ce que je pense que les gens me jugent différemment? Oui probablement, mais c’est lié au fait que je débarque de deuxième division anglaise. Donc je m’en accommode.