Racing-Métro, tout sauf un hasard

Sébastien Chabal - -
C’est fort, c’est beau, mais dans la place de leader du Top 14 que le Racing occupe actuellement, il n’y a rien de fortuit. C'est même la chronique d'un succès annoncé, tant le club a su construire son succès après plusieurs années de traversée du désert. Le dernier de ses cinq titres de champion de France remonte à 1990 ! « Ça fait vingt ans que le club n’a pas été premier, souffle Simon Mannix, l’entraîneur néo-zélandais du club, peu au fait de l’histoire du Racing. C’est le président qui m’a dit ça. »
Le président justement, Jacky Lorenzetti, est l’homme (très) fort du Racing. Depuis quatre ans, cet homme d’affaire richissime injecte ses millions avec discernement. Surnommé « Jésus », le nom de code donné par les anciens du Racing qui l'avaient sollicité, il fait des miracles raisonnables. L’équipe technique est stable. A sa tête, les frères Berbizier et Simon Mannix sont toujours là. Et la cellule « vidéo et physique » n’a pas bougé. Du côté de l’effectif, la quiétude est la même. A l’image de Nallet, Steyn, Chabal ou Bobo, les stars sont efficaces. Les petits jeunes, comme Wisniewski ou Chavancy, s’émancipent tranquillement.
En matière de communication, la politique agressive à l’encontre du Stade Français fonctionne parfaitement et fait même le « buzz » sur le métro parisien, les bus et le RER. Pour couronner le tout, le grand stade, « l’Aréna 92 », plus de trente milles places couvertes à Puteaux (dans les Hauts de Seine), sera opérationnel dans deux ans. « Le Racing a tout pour être champion de France et même champion d’Europe, assurait Xavier Péméja, l’entraîneur de Bourgoin après la cuisante défaite de son club (20-51). Qu’est-ce qui leur manque ? Rien… »
Malgré cette première place, l’heure n’est pourtant pas à la fanfaronnade dans l’effectif de Pierre Berbizier. A l’image de Benjamin Fall, dernière star recrutée par les Racingmen, il s’agirait plutôt de faire profil bas. « On est premier, mais on ne va pas se mettre la pression pour autant », glisse le jeune arrière. « Etre premier, c’est bien, mais ça ne va pas plus loin, ajoute Simon Mannix. Le classement, on s’en fout complètement. »
La réception de Biarritz le week-end prochain donnera malgré tout une bonne indication des capacités et des intentions parisiennes pour les mois à venir. Il ne fait guère de doute qu’il va falloir s'habituer à voir le Racing tout en haut…