Révolution à la sauce bayonnaise

Alain Afflelou, qui sera nommé président ce samedi, Jean-Pierre Elissalde, désigné responsable du secteur sportif pour les six prochains mois : le nouvel organigramme de l’Aviron Bayonnais dévoilé ce mardi soit permettre au tumultueux club basque de sortir de la crise. Et retrouver des couleurs.

Pour l’Aviron Bayonnais, c’était l’heure des grandes manœuvres. Après de nombreux rebondissements, le club basque, 11e du Top 14 à trois points du LOU, premier relégable, a décidé de changer son organigramme. Objectif avoué : remettre sur les rails un club rongé par le doute. Les dégâts sont importants. Exit le président Michel Cacouault. Samedi, Alain Afflelou, déjà actionnaire principal de l’Aviron, sera élu à la tête du club par le conseil d’administration du club. « Je ne serai pas un président opérationnel, a précisé le lunetier. Mon rôle est de donner un cap et les moyens pour l’atteindre. » Pour cela, Alain Afflelou s’appuiera énormément sur Jean-Pierre Elissalde. Car la révolution bayonnaise n’a pas épargné le secteur sportif. Exit également Christian Gajan, Thomas Lièvremont et Frédéric Tauzin, les coaches de l’Aviron. Trois ans après son départ de l’Aviron, Elissalde, 57 ans, fait son grand retour en tant que « conseiller du président » pour les six prochains mois.

Elissalde : « Comme si c’était ma dernière corrida »

Autant dire que le nouvel homme fort de Bayonne, c’est lui ! « La décision a été prise rapidement, confie le père de Jean-Baptiste Elissalde, l’entraîneur des lignes arrière du Stade Toulousain. Pendant six mois, j’y vais, j’abonde et je fonce ! Ça va être bien, j’en suis sûr. Mais ça va être dur aussi pour moi qui critique sans retenue les joueurs, les entraîneurs, les sélectionneurs et les arbitres. » Celui qui fait référence à son rôle de consultant pour Canal + ironise sur le retour de bâton : « On est exposé, c’est parfait, dit-il. Le retour sera très agréable… »

Pour redonner des couleurs à l’Aviron, Jean-Pierre Elissalde sera épaulé par Pierre-Henri Broncan qui viendra un jour et demi par semaine pour entraîner les avants, tout en conservant son rôle au sein Colomiers (Fédérale 1). Didier Faugeron prendra en charge les lignes arrières, sitôt un accord trouvé avec son actuel employeur le Stade Français. Pour cette nouvelle équipe, et notamment pour Elissalde, les choses sérieuses débutent dès samedi en H Cup, face aux Wasps : « Je suis au pied du mur, remarque Elissalde. Je vais vivre ces six prochains mois passionnément, comme si c’était ma dernière corrida. »

Pour les joueurs bayonnais, tous ces bouleversements ont forcément un impact même si l’ailier, Yoann Huget, tient à rester les pieds sur terre : « C’est la première fois que je vis l’éviction d’un coach, reconnait l’international français. Quand on passe deux ans avec un entraîneur, il y a une part d’affectif. Mais on est dans un monde professionnel où il n’y a pas de place pour les états d’âme. A nous d’être plus forts. »