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Stade Français: "Il faut savoir être patient", indique Maestri avant Castres

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Arrivé cet été alors qu’il devait initialement rejoindre La Rochelle, Yoann Maestri s’est logiquement imposé comme l’un des cadres du Stade Français. Le deuxième ligne international (30 ans, 62 sélections) se confie pour RMC Sport après le derby perdu contre le Racing 92 et avant le déplacement à Castres ce dimanche (12h30).

Yoann Maestri, aviez-vous besoin d’un nouveau challenge en quittant le Stade Toulousain cet été?
Pas forcément. On se fixe individuellement de nouveaux challenges. C’est encore plus dur et excitant de rester dans le même club et toujours de s’améliorer. Ce qui est certain, c’est qu’il y a énormément de choses qui changent quand on change de club, et tant mieux aussi.

Aviez-vous un jour imaginé porter ce maillot du Stade Français?
Pas forcément, mais je suis aujourd’hui très content d’être au Stade Français.

Comme pour Gaël Fickou, vous avez dû vous décider très rapidement en fin de saison dernière…
Oui, exactement. Et nous sommes très heureux de l’avoir fait ensemble. Nous sommes très proches et il y avait un projet très intéressant qui est en train de se mettre en place au Stade Français. On veut continuer à progresser en tant que joueur en connaissant autre chose. C’est ce qui se passe, même si aujourd’hui ça se passe plus ou moins bien. Il y aura des moments plus ou moins compliqués. Il faut savoir être patient et surtout continuer à travailler dur.

Quelle image aviez-vous du Stade Français avant de le rejoindre?
Un club où il y avait une énorme solidarité, comme en témoigne l’épisode de la fusion avortée il y a deux ans. J’ai toujours entretenu de bonnes relations avec les joueurs de cette équipe puisqu’on s’est souvent retrouvés en sélection, à l’image de ce que nous avions connu à Toulouse avec un groupe assez soudé. Je le retrouve aujourd’hui et je ne suis pas déçu.

A l’origine, vous deviez rejoindre La Rochelle…
Cela s’est fait rapidement même si j’ai eu le temps de réfléchir. A partir du moment où l’homme qui était à l’origine de ma signature au Stade Rochelais (Patrice Collazo), le projet a complétement changé là-bas. Il a fallu réfléchir à la suite. Au Stade Français énormément de choses avaient évolué. La décision s’est prise comme ça.

Avez-vous le sentiment d’avoir déjà un statut de cadre comme le confirme le capitanat ces dernières semaines en l’absence de Sergio Parisse?
Oui, par le fait d’avoir été nommé capitaine. Je considère tout de même que je suis un nouveau joueur dans l’effectif. C’est par le travail et les matchs qu’on se fera notre place dans cette équipe. Et c’est très bien comme ça.

On sent beaucoup d’ambitions, notamment après les bons résultats en début de saison…
Aujourd’hui, beaucoup de choses très positives sont dites autour de ce club. Mais il faudra savoir traverser les moments plus compliqués, et se montrer très solidaires pour traverser les moments difficiles. Le projet se veut sur le long terme et le Top 14 très un championnat compliqué, ceux qui en doutent seront surpris. L’humilité, le travail et la régularité payent.

A titre individuel, appréciez-vous d’être entraîné par un coach étranger avec forcément une culture différente?
Oui, honnêtement. On se rend compte que des messages sont différents, ainsi que la façon d’aborder la compétition et le sport. C’est bien pour certains joueurs comme nous, avec une culture française et latine, d’avoir ce rapport différent. Comme ça l’est pour un entraîneur français avec des joueurs étrangers avec une culture différente.

On dit de Heyneke Meyer qu’il est à la fois exigeant et proche de ses joueurs. Qu’en est-il?
C’est exactement ça, très exigeant, proche des joueurs et humains, mais honnêtement comme tous les managers dans le monde du rugby. Surtout aujourd’hui étant donné qu’il y a pléthore de joueurs à gérer, c’est important dans ces longues saisons de savoir gérer les égos de chacun, les blessures, les temps de jeu. C’est un vrai travail à part entière désormais.

Les observateurs ont été très élogieux jusqu’à cette défaite dans le derby…
Oui, très élogieux sur trois ou quatre matchs. Mais le championnat est très long. Je pense connaître l’abattage médiatique. On a tendance à nous caresser dans tout va bien et à nous descendre quand ça ne va pas. Il faut savoir prendre du recul. Pour l’instant, cela a été positif mais attention parce que les gens se plairont à nous critiquer quand ça ira moins bien. Il faut continuer à avancer dans la difficulté. Ce sera le rôle des entraîneurs, des entraineurs les plus anciens et même des plus jeunes.

Justement, quel a été le discours du staff après la défaite contre le Racing 92?
Ce derby perdu représente évidemment une déception mais cela fait aussi partie malheureusement d’une saison. Ces défaites nous resteront en mémoire mais on apprend aussi dans la défaite.

Le déplacement à Castres, champion de France en titre, n’en est-il que plus important?
Il est bien sûr important mais il l’aurait été aussi même si nous avions gagné contre le Racing. Castres a réalisé une très belle saison la saison dernière avec des phases finales exemplaires. On sait que ça sera compliqué.

Jean-François Paturaud