Talès, à toute vitesse

A 29 ans, Rémi Talès va disputer son premier match avec le XV de France, ce mardi face aux Auckland Blues (9h05). Une fin de saison en apothéose pour l’ouvreur castrais, fraîchement sacré champion de France.

Rémi Talès avait sans doute déjà réservé ses vacances. Mais le demi d’ouverture castrais n’en a pas encore terminé avec l’exercice 2012-2013. La « faute » à une fin de saison exceptionnelle, tant collectivement qu’individuellement. Devenu capitaine du Castres Olympique à partir du match de barrage de Top 14 contre Montpellier (25-12), Talès a mené son équipe jusqu’au Bouclier de Brennus, gagné en finale face à Toulon (19-14). Un sacre qui conduit le joueur de 29 ans directement en équipe de France pour la tournée de juin. Une grande première pour « Talon », son surnom, qui ne « facture » que 62 matchs de Top 14 au compteur.

Ce mardi, l’ancien numéro dix de la Rochelle honorera même sa première titularisation en Bleu, face à la province des Auckland Blues. Un match qui ne comptera pas comme une sélection officielle, mais qui suffit au bonheur du « jeune » premier. « C’est dingue, je ne réalise pas encore ce qui m’arrive, avoue-t-il. Tout va très vite et j’essaye de prendre un maximum. Cela va permettre de rentrer dans la tournée. On est arrivé il n’y a même pas une semaine. Juste le temps de s’adapter et de découvrir un peu tout cela. Commencer par le test-match de samedi (défaite 23-13 contre la Nouvelle-Zélande, ndlr) aurait été un peu difficile. Mais le match de demain va être compliqué aussi. »

En chambre avec Michalak

Voir Talès avec le maillot frappé du coq est tout sauf habituel. Jamais le Landais n’avait été convoqué parmi les équipes de France de jeunes. Car Talès est un talent qui s’affirme sur le tard. Encore en Pro D2 il y a trois ans, le natif de Mont-de-Marsan s’est fait un nom et, grâce à un mois de mai exceptionnel, a convaincu Philippe Saint-André de tenter l’expérience. Même si le sélectionneur le sait, Talès ne représente pas l’avenir du XV de France à long terme. « Très bon défenseur qui aime attaquer la ligne », selon Jean-Marc Doussain, avec qui il sera associé en charnière, le robuste ouvreur (1,86m, 92kg) profite de ces instants inespérés il y a encore quelques mois. « Etre avec le survêtement de l’équipe de France, ça fait bizarre, concède-t-il. En une semaine, beaucoup de chose se sont passées. Hors du terrain, j’apprends à découvrir un super groupe. »

Enthousiaste comme un junior, le Castrais peut compter sur quatre de ses coéquipiers en club (Andreu, Claassen, Samson et Dulin), ainsi que sur l’aide de Frédéric Michalak, numéro un des ouvreurs dans l’esprit de Philippe Saint-André. « Il était en chambre avec Frédéric donc, du coup, il s’est vite intégré. Il a beaucoup parlé avec la charnière et les leaders de jeu, souligne Marc Andreu. Quand on joue parfois aux cartes ensemble, il y a toujours deux ou trois trucs qui sortent. C’est cela qu’il faut mettre en place. Je pense que, du coup, tout ira très bien. » Avec Talès, de toute façon, plus rien ne surprend.

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Alexandre Alain avec Laurent Depret, en Nouvelle-Zélande