Top 14 - Avant le derby, les Castrais le disent: ils n’iront pas voir le film du Stade Toulousain

"Ah… je pense que je suis souvent pris en ce moment, donc ce sera compliqué d’y aller". Jérémy Fernandez n’est pas demi de mêlée pour rien. Malin, dans un rire final, il a trouvé une jolie pirouette pour répondre à la question de savoir si son ami Thomas Ramos, originaire de Mazamet comme lui, allait lui envoyer une invitation pour découvrir Le Stade, le film du Stade Toulousain qui sortira le 13 avril prochain. L’histoire ne dit pas si l’arrière international toulousain va véritablement oser cette initiative en semaine de derby, mais l’actualité cinématographique du voisin s’est invitée en conférence de presse dans le Tarn.
D’ailleurs, c’est comme si les Castrais s’attendaient à cette question. A malin, malin et demi, l’arrière Julien Dumora sortait le joker famille pour se dépatouiller… "Je ne vais pas trop au cinéma. Avec les enfants maintenant, c’est compliqué! C’est plutôt dessin-animés. Donc je n’aurai pas trop la chance d’aller voir ce film". Qui arrive dans le contexte du derby, avec de quoi le pimenter et encore monter en épingle le duel de "la grande capitale régionale contre la petite sous-préfecture", comme aime à la dépeindre le président du CO Pierre-Yves Revol.
En matière de derbys, le manager du Castres Olympique Pierre-Henry Broncan s’y connaît. "Je suis un enfant des derbys", lâche-t-il, lui qui, en tant que joueur, avant de connaître le monde pro à Auch, Montauban, Béziers ou Mont de Marsan, a débuté à peine majeur à l’époque du rugby amateur à Lombez Samatan. "Avec Lombez-Samatan, j’ai joué tous les clubs du Gers. Auch, l’Isle Jourdain, Mauvezin, Fleurance. C’était des bons moments! Le rugby te permet aussi de passer des bons moments après les matchs. T’as un peu moins ça en Top 14. Mais les derbys que je jouais étaient rarement jolis… il y avait un gagnant, un perdant, rarement un match nul. Et quand tu gagnais, pfff… t’avais été le meilleur".
"J’attendrai qu’il soit gratuit, à la télé ou sur Youtube"
Il connaît aussi les pièges de l’avant-match… "Je n’ai pas été invité à aller voir le film… sourit-il. C’est bien on met en avant le rugby, c’est positif. Moi j’aurai quand même du mal à ce que vous soyez dans le vestiaire en permanence. J’ai déjà du mal avec la cellule communication du club (sourire). Mais je ne peux être que content de la médiatisation du rugby. Après mon entourage est très rugby, donc ils n’ont pas besoin d’aller voir le Stade Toulousain au cinéma pour découvrir le rugby". Membre du staff du Stade Toulousain entre 2015 et 2018, il n’a pas voulu pour autant comparer la préparation du derby selon les camps. Ou il a feint de ne pas la connaître du côté bleu et blanc.
"Je ne sais pas, je n’habite pas à Castres, je ne peux pas te répondre… non, vraiment. Les gens ici ne me parlent pas (sourire)! Mais on va vite voir si c’est le derby, à l’arrivée des joueurs au stade. Les arrivées je les connais. Là, on va voir si c’est différent". Puis, en revenant sur la future sortie du film toulousain, lui aussi a finalement bien manœuvré la communication, entre félicitations et ironie sympathique. "Le rugby a changé, on a changé de société, les jeunes sont différents… on y ira certainement le voir. Ou j’attendrai qu’il soit gratuit pour le regarder à la télé ou sur YouTube". Il en sera peut-être obligé. Car mardi soir, lors de l’avant-première du côté de Toulouse, il se murmurait que deux salles en France avaient décliné l’idée de projeter ce film. Où? À La Rochelle… et à Castres